La mousson
Inde, années 30. Lorsque Lord et Lady Esqueth (Lana Turner, Michael Rennie), un couple de Britanniques à la réputation sulfureuse, débarque dans la colonie de Ranchipur, le quotidien de ses habitants se retrouve fortement bouleversé. En dépit de son caractère indomptable, Lady Esqueth s’éprend du Major Rama Safti (magnifique Richard Burton), un séduisant chirurgien local.
Adaptation du roman à succès de Louis Bromfield, déjà porté à l'écran par Clarence Brown en 1939, La mousson est un mélodrame flamboyant, arborant les somptueux décors d’une Inde coloniale en technicolor. Exécrable à souhait, Lady Esqueth voit pourtant sa suffisance réduite à néant lorsqu’une violente tempête s’abat sur son lieu de résidence et entraîne avec elle autant d’habitants indigents que l’ego surdimensionné qui la caractérise. Ses sentiments, bien qu’authentiques, sont constamment entravés par la violence de la nature ou encore la présence castratrice de la Maharané (la femme du maharadjah, interprétée par Eugenie Leontovich), qui, s’opposant à leur histoire d’amour, réaffirme en filigrane la souveraineté du pays face à la domination britannique. Le très prolifique cinéaste d’origine roumaine, Jean Negulesco, double cette romance contrariée d’une idylle naissante entre Thomas Ransome, un riche ingénieur, et Fern Simon, une blondinette à l’esprit indépendant qui le sortira de son alcoolisme à la manière d'un éclat d'optimisme salutaire.