La maison au bout de la rue
Jeune adolescente un brin rebelle, Alessa s'installe avec sa mère dans une nouvelle maison pour vivre une nouvelle vie. Mais la jeune fille devient rapidement proche de son voisin, un garçon solitaire qui demeure dans la maison où ses parents furent tués il y a des années...
La maison au bout de la rue aurait pu naître sous les meilleurs auspices : le projet fut initialement confié à l'excellent Jonathan Mostow (Breakdown, point de rupture), qui était censé mettre en scène le scénario du brillant Richard Kelly (Donnie Darko). Mais les aléas hollywoodiens en ont décidé autrement, et c'est finalement David Loucka (le script du raté Dream House) qui s'est chargé de l'écriture, et Mark Tonderai (l'efficace thriller Hush) de la réalisation.
Le principal atout de La maison au bout de la rue : son actrice principale, Jennifer Lawrence, nouvelle chouchoute de la Mecque du cinéma qui accumule succès publics (Hunger Games) et critiques (Happiness Therapy). La comédienne apporte sa troublante innocence à un personnage d'ado rongé par le mal‑être, dont le portrait reste l'aspect le plus intéressant du film, à l'image de la relation entre Alessa et sa mère, incarnée par la toujours impeccable Elisabeth Shue.
Mais dès que le script délaisse cette dynamique pour plonger dans le thriller horrifique, rien ne va plus. Les frissons sont bon marché, les coups de théâtre ne surprendront personne et les astuces de scénario sont incroyablement artificielles (la découverte de la boîte de tampons, un grand moment).
Doté d'une mise en scène oscillant entre l'efficacité et l'effet tape‑à‑l'œil risible, La maison au bout de la rue échoue finalement à susciter le moindre suspense et s'inscrit dans la veine des thrillers pour ados aussi inoffensifs qu'inutiles. On se demandera longtemps ce qu'aurait pu être le film si ses premiers initiateurs n'avaient pas quitté le navire...