La loi de la nuit
Harry Fabian (Robert De Niro) est un avocat médiocre, instable et parfois corrompu. Malgré de grandes difficultés financières, il décide d’ouvrir son propre club de boxe et se met en concurrence avec un certain Boom Boom (Alan King), un homme jugé redoutable et sans morale. La situation s’envenime le jour où Fabian demande de l’aide à Al Grossman (Jack Warden), ancien boxeur professionnel et frère de Boom. Mais Fabian est prêt à tout, à ses risques et périls.
La loi de la nuit (Night and the City en anglais) constitue un remake du chef‑d’œuvre éponyme de Jules Dassin réalisé en 1950. De Niro reprend ici le flambeau du héros désaxé incarné alors par Richard Widmark. Lorsque Fabian reproche à New York, ville symbole de la démesure, les raisons du désordre qui l’entoure, on regrette le fait que cet aspect précis de la mégapole verticale, excessive, tentaculaire, n’ait pas été plus développé. Dassin, lui, était parvenu à personnifier New York, au point d’en faire un personnage central, décrivant à merveille l’atmosphère enfumée des tripots, le bitume humide, sa population interlope.
Dans le film de Winkler, l’âme de la ville manque, sa folie, son énergie aussi, et l’aventure de Fabian emprunte la voie d’un thriller banal, sauvé par l’interprétation impeccable de De Niro.