La horde
Avant de se lancer dans la réalisation, Yannick Dahan était un chroniqueur cinéma passionné et bien souvent monté sur ressorts, qui n'hésitait pas à fustiger des metteurs en scène comme Roberto Rodriguez (dont on retrouve pourtant quelques effets de style ici…) ou à encenser Carpenter, Mctiernan et Romero, ce qui est somme toute très appréciable, mais juste surréaliste à la vue de ce film.
En passant à l’acte, Dahan n’a pas seulement réalisé le nanar parfait, mais démontré qu'être critique ne signifie pas forcément pouvoir « faire du cinéma ». Après une ouverture de 2 minutes ‑douche de vulgarité comprise‑ (contre 45' de montée en puissance dans The Thing de Carpenter), il enfile un marcel à un mauvais acteur bodybuildé et le fait courir dans une tour délabrée en tirant des coups de feu dans tous les sens. De Piège de cristal à Romero et ses morts vivants, les références aux maîtres du genre ne manquent pas, mais sont repoussantes de grossièreté et vides de sens.
Le seul exploit de Dahan et son compère Benjamin Rocher aura été de trouver 2 millions d’euros pour financer leur petit plaisir, mais n'ont guère pensé au nôtre. Passez votre chemin, y'a rien à voir.