La fille du puisatier
À 61 ans, après une carrière d’acteur imposante, Daniel Auteuil passe derrière la caméra tout en restant devant. Se souvenant sans doute du rôle d’Ugolin qu’il incarna dans deux films de Claude Berri (Jean de Florette et Manon des sources en 1986), Auteuil réalise ainsi un remake de La fille du puisatier de Marcel Pagnol. Choix étrange, car si on peut louer la modestie apparente d’Auteuil, il témoigne aussi d’une prise de risque minimale. Efficace mais académique, donc.
Efficace puisque le récit mélodramatique de Pagnol n’a pas pris une ride et comporte son lot de bons mots, de personnages bien campés et de séquences tire‑larmes dont Auteuil sait incontestablement tirer profit : Patricia, l’une des six filles d’un puisatier veuf (Auteuil), tombe amoureuse du fils d’un riche commerçant de la ville, mais la différence de classe et la guerre qui s’annonce se dressent bientôt sur la route de leur relation.
Académique : la mise en scène d’Auteuil, sage et peu inventive, se contente de réactiver les schémas du passé, comme si soixante ans plus tard, rien n’avait changé. C’est pourquoi, on saisit mal en quoi l’évocation de cette histoire possède, en 2011, une quelconque actualité. Un livre d’images propret et émouvant.