La fille de Brest
Irène Frachon (Sidse Babett Knudsen) exerce en tant que pneumologue au CHU de Bretagne. Elle découvre que le Médiator ‑un médicament commercialisé depuis trente ans par les laboratoires Servier‑ provoque des effets indésirables sur ses patients. Débute une bataille juridique acharnée afin de faire valoir les droits des malades au détriment du dangereux coupe‑faim.
Irène Frachon, seule contre tous. Emmanuelle Bercot aurait très bien pu troquer le titre original de sa palpitante fiction d’investigation contre un petit clin d’œil à Steven Soderbergh, qui mettait en scène Erin Brockovich (Julia Roberts), jeune mère célibataire bien décidée à faire la guerre contre une société de distribution d’énergie peu scrupuleuse, en 2000. Même pugnacité, même énergie, même solitude également, quand on voit avec quelle rapidité les bataillons anti‑Médiator se forment puis se dissolvent, dès lors que certains intérêts économiques et personnels pourraient leur échapper.
L’enquête vue de l’intérieur prend parfois des allures de thriller anxiogène : un informateur surnommé le Père Noël (Olivier Pasquier) œuvre dans l’anonymat et ne communique que par textos interposés, tandis que de nombreux détracteurs sans visage imposent à l’héroïne quelques épisodes paranoïaques… Mais de bonne constitution, la fille de Brest résiste et finit par « déterrer un charnier » (ce sont ces mots) au parfum méphitique de scandale sanitaire.