La dernière tentation du Christ
Adaptation du best‑seller éponyme de Nicos Kazantzakis La dernière tentation du Christ a subi, peu de temps avant sa sortie en 1988, bien des attaques, avant même son exploitation en salles.
L’attentat de l’Espace Saint‑Michel, revendiqué par des groupes d’intégristes catholiques, demeure un exemple parmi d’autres. Néanmoins, en dépit des expérimentations esthétiques et d’une audace formelle impressionnante, la démarche de Scorsese ne consiste nullement à désacraliser la figure du Christ. Il s’agit, avec solennité et un grand souci de captation outrancièrement stylisée des Évangiles, de le nimber d’une dimension humaine. C'est le fameux fantasme du Christ, au moment paroxystique de la crucifixion, qui pose la question : et si Jésus était resté homme parmi les hommes ?
Mais seule la réponse importe et une fois le rêve fait et jugé, plus rien ne détourne le fils de Dieu de sa mission divine (« Tout est accompli »). Willem Dafoe interprète à merveille ce Christ dubitatif et interrogateur quant à la nature secrète de l’Invisible et le message universel exulte à travers une déflagration de couleurs, portée par la bande‑son pop de Peter Gabriel. À revoir impérativement.