La dernière maison sur la gauche
Avec l’aide de ses complices, Krug (Garret Dillahunt), qui s’apprêtait à passer le restant de ses jours en prison, parvient à s’échapper. Ensemble, ils se réfugient dans un motel paumé situé dans un endroit isolé des États-Unis. Profitant de leur absence, Justin (Spencer Treat Clark), le fils de Krug, invite deux adolescentes, qu’il vient de rencontrer à la superette du coin, à fumer des joints.
La jeune Paige (Martha MacIsaac) accepte d’emblée, tandis que Mari (Sara Paxton), en vacances avec ses parents, hésite et finit malgré tout par céder. Malheureusement pour elles, la bande de Krug débarque subitement. Elles s’apprêtent à vivre les pires horreurs.
Remake insipide du petit chef-d’œuvre dérangeant de Wes Craven réalisé en 1972, cette Dernière maison sur la gauche prend une direction opposée et démontre l’incompréhension totale de la dynamique chaotique propre à l’original.
Dans les années 70, l’énergie noire qui émane des psychopathes au cinéma ne trouve aucune origine : elle est tout juste démotivée, instinctive et violente. Ici, la torture devient davantage une nécessité qu’une pure pulsion (et quand bien même, les personnages détiennent un fond mauvais), elle doit pouvoir se justifier d’une façon ou d’une autre. Krug est recherché par toutes les polices du conté, il se doit alors d’éliminer des témoins potentiels.
Première faille scénaristique agrémentée d’un virage qui finit par tout faire rater : Mari survit à la barbarie de ses tortionnaires. Désormais, la vengeance enragée de ses parents vient épouser l’espoir d’un retour à l’ordre et d’une restructuration (malgré ce qui est advenu) du cocon familial.
On est bien loin de cette énergie qui tournait à vide mais fondamentale pour le cinéma américain des Seventies en période de chaos. Comment défigurer un film d’horreur post-Viêtnam, désespéré et critique envers l’establishment en une fable conservatrice hantée par le fantôme du puritanisme ? Voici la réponse.