par Laurence Mijoin
26 janvier 2012 - 14h38

La danse, le ballet de l'Opéra de Paris

année
2009
Réalisateur
AvecBrigitte Lefèvre, Aurélie Dupont, Émilie Cozette, Dorothée Gilbert, Kader Belarbi, Delphine Moussin
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Après La Comédie‑Française ou l’amour joué, le fameux documentariste américain Frederick Wiseman, connu pour s’être intéressé aux grandes institutions de son pays dès 1967 avec Titicut Follies (doc sur la prison d’État psychiatrique de Bridgewater au Massachusetts) et pour sa méthode issue du « cinéma direct », s’est infiltré cette fois dans les entrailles d’un autre monument de la culture française : l’opéra de Paris (Garnier, surtout, et Bastille).

Dépourvu de tout commentaire, La danse, le ballet de l’Opéra de Paris, nommé au César du meilleur Documentaire en 2010, propose une exploration minutieuse de cette entreprise, de ses coulisses, depuis le toit de l’édifice de l’avenue de l’Opéra (où se nichent des ruches entretenues par un apiculteur) jusqu’à ses sous‑sols, où se cache un mystérieux lac et ses poissons, eux aussi bichonnés par le personnel du bâtiment.

Du sommet aux galeries souterraines, c’est métaphoriquement toute une hiérarchie qui est dévoilée, le documentariste ne montrant pas que les répétitions des danseurs, mais aussi tous les corps de métier gravitant autour des « étoiles » : couturiers, personnel d’entretien, maquilleurs, cuistot de la cantine… et, bien sûr, la directrice de cette microsociété, Brigitte Lefèvre, reine‑mère qui veille jalousement sur son trésor.

Statique, observatrice, épieuse, la caméra de Wiseman parvient donc à capter, outre la beauté des corps secs, musculeux et ductiles malmenés par l’effort (durant les répétitions et sur scène), le quotidien quasi trivial de ce vaisseau, filmant en plan fixe les différents plats servis au réfectoire, captant une réunion où l’on discute des faveurs à accorder aux mécènes américains prêts à débourser 25 000 dollars, ou une autre durant laquelle la direction annonce à une assemblée de danseurs la réforme des régimes spéciaux et les conditions particulières de leur retraite.

Long (trop ?), cet objet contemplatif, de par sa nature mutique, s’attache à filmer les arcanes de manière exhaustive (tous les lieux sont dévoilés), en gardant toutefois un peu trop de distance par rapport à ses sujets. La discipline semble si facile pour ces danseurs, qui exécutent chaque mouvement sans ‑apparemment‑ souffrir, les chorégraphes paraissent si calmes, que cela semble presque anormal. L’objectif de Wiseman leur laisse très peu d’occasions de s’exprimer ‑à part cette jeune danseuse dans le bureau de la directrice et quelques mots captés ça et là durant les répétitions‑. Il manque donc un soupçon de chair et de sueur à ce tableau à l’aspect finalement assez figé, mais qui dévoile par touches successives la moindre composante de cette fourmilière entièrement vouée à cet art éphémère.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
dvd
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
07/09/2010
image
DVD-9, 152', zone 2
1.66
SD 576i (Mpeg2)
16/3 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Anglais, italien
7
10
image
Une copie qui respecte les couleurs réelles, comme le veut la méthode du cinéma direct, proposant des noirs profonds et un contraste naturel. C'est au niveau du piqué que cette édition DVD aurait pu mieux faire, avec une perte de définition sur les plans plus éloignés (ainsi que quelques séquences légèrement floues, mais cela est probablement dû à la prise de vue d'origine) et un manque de profondeur. On note également quelques légers fourmillements. Étonnamment, les plans sombres font dans l'ensemble moins grise mine, notamment les représentations sur scène et les plans de Paris la nuit. Un DVD honnête mais perfectible.
7
10
son
Si cette édition a le mérite de proposer une piste 5.1, celle‑ci ne dévoile ses effets de spatialisation qu'en de rares moments, mais le fait avec beaucoup de subtilité sur les canaux arrière. Rien de tonitruant ou de tapageur, évidemment, mais un résultat toutefois un peu trop discret. La stéréo ne démérite pas, proposant, tout comme le 5.1, des voix claires et des bruits d'ambiance bien présents. Enfin, on regrette l'absence de sous‑titres français pour sourds et malentendants.
0
10
bonus
- Aucun
Avec plus de 2h30 de documentaire, on peut considérer que les scènes coupées sont incluses… L'édition comporte toutefois un livret d'entretien avec le réalisateur.
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !