La dame de Shanghaï
Après avoir sauvé Elsa Bannister (Rita Hayworth) d'une agression, Michael O'Hara (Orson Welles) est embauché par son époux à bord de leur yacht. Le jeune marin d'origine irlandaise se retrouve bientôt embarqué dans une sale histoire de fraude et de meurtre, pire, il tombe sous le charme d’Elsa, femme vénale et calculatrice.
Suite aux échecs commerciaux de La splendeur des Amberson (1942) et Citizen Kane (1943), Orson Welles s'impose le défi de réaliser un film rentable, il adapte alors le roman noir de Sherwood King, If I Die before I Wake, et sollicite la sulfureuse Rita Hayworth (ils sont en plein divorce) dont la présence garantit la concrétisation du projet.
Classique incontournable du cinéma, La dame de Shanghaï a pourtant dérouté le public de l’époque, à cause notamment de son mélange de genres inattendu. Les travers et les vices des personnages emblématiques du film noir s’insinuent alors dans un récit d’aventure exotique, jusqu’à la représentation paroxystique de la femme fatale.
Choqué par cette image de monstre froid et uniquement motivé par l’argent, Harry Cohn (directeur de la Columbia Pictures chez qui Hayworth est sous contrat) exige que le film soit remonté afin de ne pas compromettre la carrière de la star.