par Carole Lépinay
27 février 2019 - 15h02

La dame de Shanghaï

VO
The Lady from Shanghai
année
1947
Réalisateur
InterprètesRita Hayworth, Orson Welles, Everett Sloane, Glenn Anders, Ted de Corsia, Erskine Sanford
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Après avoir sauvé Elsa Bannister (Rita Hayworth) d'une agression, Michael O'Hara (Orson Welles) est embauché par son époux à bord de leur yacht. Le jeune marin d'origine irlandaise se retrouve bientôt embarqué dans une sale histoire de fraude et de meurtre, pire, il tombe sous le charme d’Elsa, femme vénale et calculatrice.


Suite aux échecs commerciaux de La splendeur des Amberson (1942) et Citizen Kane (1943), Orson Welles s'impose le défi de réaliser un film rentable, il adapte alors le roman noir de Sherwood King, If I Die before I Wake, et sollicite la sulfureuse Rita Hayworth (ils sont en plein divorce) dont la présence garantit la concrétisation du projet.

 

Classique incontournable du cinéma, La dame de Shanghaï a pourtant dérouté le public de l’époque, à cause notamment de son mélange de genres inattendu. Les travers et les vices des personnages emblématiques du film noir s’insinuent alors dans un récit d’aventure exotique, jusqu’à la représentation paroxystique de la femme fatale.

 

Choqué par cette image de monstre froid et uniquement motivé par l’argent, Harry Cohn (directeur de la Columbia Pictures chez qui Hayworth est sous contrat) exige que le film soit remonté afin de ne pas compromettre la carrière de la star.

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The Lady from Shanghai
Tous publics
Prix : 49,99 €
disponibilité
14/11/2018
image
1 BD-50 + 1 DVD-9, 87', toutes zones
1.37
HD 1 080p (AVC)
4/3
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 1.0
Anglais DTS-HD Master Audio 1.0
sous-titres
Français
8
10
image

Une nouvelle restauration 4K enchanteresse, idéale pour apprécier tout le travail de l'image opéré par Orson Welles et son directeur photo Charles Lawton Jr. Malgré quelques flous dus aux techniques de l'époque (on devine des effets mécaniques de filtres sur la caméra pour lisser les visages, notamment celui de Rita Hayworth), les défauts restent peu nombreux et le rendu aussi frais que possible. Un N&B grand luxe complètement débouché, doté de contrastes à toute épreuve et d'une classe folle. Même les reflets ont du répondant. Un grand et beau N&B.

7
10
son

Si la VO peut paraître un tout petit peu plus acide que la VF qui a pour elle un aspect plus « grave », elle reste la mieux placée pour restituer l'ambiance originelle, sa tension et les bruitages. D'autant que la voix off apparaît complètement brouillée et lointaine en français. 

8
10
bonus
- Conversation avec Peter Bogdanovich (21')
- Simon Callow à propos de La dame de Shanghaï (21')
- Henry Jaglom en tête-à-tête avec Orson Welles (24')
- Livre de 160 pages Miroirs d'un film et 50 photos d'archives
- Bande-annonce

Par le biais d'un entretien avec Laurent Bouzereau, le réalisateur de La dernière séance met en évidence l'évolution phénoménale du film, troquant ainsi son statut d'œuvre mineure contre celui classé culte.

 

Auteur d'une biographie en plusieurs volumes sur Welles, Simon Callow propose un peu plus loin une analyse du film tout en soulignant le caractère intransigeant du cinéaste devenu par la suite le paria d'Hollywood. Le réalisateur Henry Jaglom se remémore quant à lui sa première rencontre avec Welles dans le module « Henry Jaglom en tête‑à‑tête avec Orson Welles ».

 

Agrémenté de 50 photos d'archives inédites, Miroirs d'un film est enfin composé d'entretiens formidables avec le producteur Dominique Antoine, le réalisateur Nicolas Saada et le DOP Darius Khondji. D'autre part, l'enseignant Frank Lafond propose une analyse pointue de ce classique du film noir tandis que le témoignage exceptionnel du producteur et réalisateur William Castle vient s'ajouter à cet ouvrage passionnant, en plus des revues de presse française et américaine.  

 

Pas de doute, Carlotta nous gratifie encore une fois d'une merveilleuse édition Ultra Collector et prouve que le travail d'édition fait avec passion a encore un sens. Bravo.

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