par Paco Altura
07 février 2017 - 11h46

La couleur de la victoire

VO
Race
année
2016
Réalisateur
InterprètesStephan James, Jason Sudeikis, Jeremy Irons, Barnaby Meschurat, Carice van Houten
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

En 1934, durant la ségrégation raciale aux États‑Unis, les performances hors du commun de l’athlète noir américain Jesse Owens font espérer le meilleur à son entraîneur Larry Snyder. Lors des J.O. de 1936, qui se déroulent au cœur de l’Allemagne nazie, Owens va rafler un grand nombre de médailles devant Hitler et ses sbires.

Le réalisateur Stephen Hopkins fait craindre, dès sa séquence d’ouverture, une ode terne à un prodigieux athlète qui décrocha pas moins de quatre médailles d'or au pire endroit et durant la plus étrange des périodes. Fade, La couleur de la victoire l’est notamment dans son entreprise de dramatiser artificiellement le personnage d’Owens (Stephan James) à travers une liaison et ses retrouvailles avec sa belle. Discutable, elle l’est aussi lorsqu’elle tente de montrer la cinéaste de propagande Leni Riefenstahl (Carice van Houten) comme une pure artiste.

Mais le film ne manque néanmoins pas d’attrait. Hopkins témoigne des conditions quotidiennes indignes faites aux Noirs américains même après qu’ils aient ramené à la maison une brochette de médailles. Il n’omet pas la pitoyable corruption qui entraînera les équipes américaines à concourir chez Hitler après avoir obtenu un faux‑semblant de normalisation pour les populations harcelées par les Nazis. Il sait montrer l’arme idéologique que les mêmes espéraient construire avec ces Jeux, ainsi que l’existence de dissidents au sein même des équipes allemandes. Hopkins filme enfin avec une belle énergie et une puissante efficacité visuelle les exploits sportifs de son héros.

La couleur de victoire a ceci d’agaçant qu’il a presque autant de grands défauts que de qualités réelles. Mais la vraie frustration que suscite ce film, malgré tout plaisant à voir, vient sans doute du véritable mystère que reste cette odyssée sportive hors norme : jamais la personnalité et les motivations de Jesse Owens ne dépassent le stade de l’esquisse. Et c'est dommage car, à l’évidence, ce personnage hors du commun méritait un récit au diapason.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
Race
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
18/01/2017
image
BD-50, 122', zone B
2.40
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Audiodescription
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
7
10
image

Une qualité d'image ultra‑propre et un sens du détail qui flatte l'œil. La qualité du master est égale mais, paradoxalement, souligne l'extrême sagesse ‑pour ne pas dire tiédeur‑ des choix photographiques du réalisateur.

7
10
son

Les deux pistes disponibles se valent en qualité et en directivité. La VOST témoigne toutefois d'un relief supérieur à la VF en raison d'une dynamique beaucoup plus poussée du côté des ambiances, cruciale notamment lors de la spectaculaire entrée d'Owens dans le stade de Berlin.

5
10
bonus
- Making of (VOST) (39')

Un making of très sage mais riche en informations sur la conception du film et notamment l'entraînement très particulier subi par Stephan James pour adopter le style de course et la gestuelle sportive uniques de Jesse Owens. On peut ici s'informer en toute quiétude sur la plupart des aspects du film, mais sans réelle émotion en dehors de la visite du stade de Berlin par les filles de Jesse Owens qui démarre le making of.

en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !