La confession
Pendant l’Occupation, les habitantes esseulées d’un petit village s’enthousiasment de l’arrivée d’un nouveau prêtre, Léon Morin (Romain Duris). Seule Barny (Marine Vatch, L'amant double), communiste athée, ne paraît pas sensible à son charisme. Intriguée par les commentaires admiratifs de ses collègues, la jeune mère part à sa rencontre, ses convictions marxistes fustigeant la religion ne tarderont pas être chamboulées…
Tout d’abord roman goncourisé de Béatrice Beck en 1952, Léon Morin, prêtre réunissait deux pointures du cinéma devant l’objectif de Jean‑Pierre Melville au début des années 60. Romain Duris et Marine Vatch prennent ainsi le relais du tandem Belmondo‑Emmanuelle Riva, ensemble, ils campent l’alliance improbable de la religion et de l’entêtement politique.
Veuve dans le récit initial, Barny reste l’épouse fidèle de son mari déporté dans l’adaptation de Nicolas Boukhrief. Une modification revendiquée par le réalisateur de Made in France, lequel place le face‑à‑face entre l’homme d’Église et l’épouse solitaire sous la nécessité d’un interdit. Bien que se déroulant dans le contexte précaire et souvent délétère de la Seconde guerre, le film prend une tournure résolument universelle quant à l’apprentissage d’une certaine philosophie chrétienne, d’un langage altruiste qui transcende autant le diktat religieux que les principes figés d’un idéal politique.
À voir, notamment pour les joutes piquantes échangées dans le secret du confessionnal.