La comtesse
Hongrie, début du XVII siècle. Après la mort de son époux le comte Nadasdy, Erzsébet Bathory (Julie Delpy) devient l’héritière d’une immense fortune. Femme de caractère, guerrière dure et insensible, son austérité inspire crainte et respect à tous les sujets de la cour. Cependant, sous cette apparence sévère, se cache une femme profondément romantique. Un soir de bal, elle s’éprend d'Istvan Thurzo (Daniel Brühl), un jeune homme de vingt ans son cadet, mais leur idylle ne durera pas.
Abandonnée et blessée, Erzsébet s’emmure dans ses obsessions et sombre dans la folie. Abhorrant les signes physiques du temps qui passe et l’idée du vieillissement, elle se convainc que le sang des jeunes vierges peut lui procurer la jeunesse éternelle.
Une mise en scène classique, un récit fluide et soigné, retraçant l’existence peu commune d’une comtesse dont le mal ontologique s’enracine dans la mélancolie, morcelant ainsi constamment la figure féminine, impitoyable mais amoureuse, meurtrière mais désespérée. La réalisatrice Julie Delpy choisit de ne pas approfondir l’aura gothique qui réduirait son personnage à une image banalisée, une façon judicieuse de nuancer l’effroyable portrait de « la dame sanglante de Csejte ».