par Carole Lépinay
02 décembre 2019 - 12h19

La chute de l'empire américain

année
2018
Réalisateur
InterprètesAlexandre Landry, Maripier Morin, Rémy Girard, Éric Bruneau, Alain Goulem, Maxim Roy
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Malgré un doctorat de philosophie, Pierre‑Paul Daoust (Alexandre Landry), 36 ans, travaille comme chauffeur‑livreur à Montréal. Alors en pleine activité, il assiste à un braquage qui tourne mal et s’empare d’un sac bourré de millions de dollars. D’abord considéré comme un témoin oculaire inoffensif, la police se met progressivement à le soupçonner…


Il pourrait s’agir du titre d’un article de revue d’analyse financière laborieuse, pourtant, le dernier film de Denys Arcand (Les invasions barbares, 2003) mise plutôt sur la comédie décalée afin de révéler les manœuvres officieuses du système capitaliste. Pas plus expert que quiconque en gestion et blanchiment de capitaux, Pierre‑Paul, trentenaire solidaire (il consacre son temps libre aux SDF) sollicite l’intervention de Sylvain (Rémy Girard, génial), un ancien prisonnier fin connaisseur des stratégies financières.

 

S’ensuit un fantastique jeu du chat et de la souris entre un binôme de flics dépassé et la clique hétéroclite de Pierre‑Paul (une escort girl, un brillant avocat amateur de jeunes filles, une ex‑copine banquière), dont les principes philosophiques semblent voler en éclats. En partie seulement, dans la mesure où subtiliser de l’argent sale est une chose et l’usage que l’on en fait, un excellent moyen d’éprouver ses limites humanistes. « Jusqu’ici vous avez toujours été un honnête citoyen » : à cette remarque moralisatrice lors d’un interrogatoire, le héros, à la fois drôle et exemplaire, répond en marge de ce même système, lequel lui permettra plus facilement de venir en aide à une minorité invisible et démunie.


Derrière cette comédie pleine de bon sens autour de l’argent et de la valeur qu’on lui donne, Denys Arcand nous met littéralement face (voir la séquence finale) aux portraits poignants d’hommes et de femmes précarisés.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
03/09/2019
image
BD-50, 127', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français québécois DTS-HD Master Audio 5.1
Français québécois DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
8
10
image

Une image parfois vidéo de par son mode de tournage mais toujours claire, lumineuse et très précise. L'idée du film était sans doute de « faire la lumière », un objectif appliqué au propre comme au figuré.

7
10
son

De la dynamique, de belles envolées sonores, des ambiances bien présentes, aucun problème à noter côté son. Évidemment, l'accent québécois est un enchantement.

5
10
bonus
- Interview de Denys Arcand (23')
- Interview de Maripier Morin (11')

Friand de faits divers, Denys Arcand s'est inspiré d'une histoire de règlement de comptes qui eut lieu dans la rue des banques de Montréal. Le cinéaste se tourne alors vers l'inspecteur de police avec lequel il avait déjà collaboré pour la réalisation des Invasions barbares (2003), et ne rate pas une miette de cette affaire derrière laquelle se cache « la gang de l'Ouest ». 

 

Cinq ans après sa rencontre avec Denys Arcand dans des studios de télévision, Maripier Morin (animatrice à l'époque) est sollicitée pour jouer dans son film. Avec beaucoup d'enthousiasme, la jeune actrice débutante nous parle de sa première expérience de cinéma.

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