La ch'tite famille
Alors que leur travail est célébré au Palais de Tokyo devant le tout‑Paris (Arthur, Claire Chazal, Kad Mérad et bien d'autres dans leur propre rôle), le grand architecte Valentin D. (Dany Boon) et sa femme, la très chic Constance (Laurence Arné), voient débarquer en provenance directe du Nord de la France la mère de ce dernier (Line renaud), mais aussi son frère (Guy Lecluyse) et sa belle‑sœur (Valerie Bonneton). Ambiance gênante mais quiproquos en rafale : dans les bras de la ministre de la Culture (Claudia Tagbo) qui le prend pour elle, Valentin s'écrie « Maman » à la vue de cette famille embarrassante qu'il cachait avec soin depuis des années. Peu après, son beau‑père (François Berléand) le renverse en voiture. Un double choc traumatique qui le conduit à l'hôpital. À son réveil, le grand designer un peu pédant parle ch'ti et vit ch'ti exactement comme dans son enfance.
Mais là ne s'arrête pas la bonne idée de Dany Boon, qui profite du comique évident de la situation pour embrayer sur un versant auquel on ne s'attendait pas : sa femme Constance, loin de vouloir inverser le cours des choses pour retrouver sa vie de paillettes d'avant, décide d'embrasser la culture ‑fusse‑t‑elle ch'ti‑ de celui qu'elle aime. Mari et femme vont devoir tout réapprendre et pourquoi repartir sur des racines plus solides ?
Il y a tout dans le scénario pour convaincre. À l'écran aussi, le casting brille et fait le job avec mention spéciale pour Laurence Arné que l'on découvre sur le fil, dans cet entre‑deux qui laisse passer l'émotion. Ce que l'on ne trouve pas en revanche, c'est un cadre plein de vie et de mouvement, une mise en scène, une ambiance. À trop vouloir faire le bon élève, Dany Boon fait un beau diaparoma. Drôle, certes.