La cage aux folles
Albin et Georges (Didier Bourdon et Christian Clavier), couple gay, dirigent un cabaret de danseurs travestis sur la Côte d’Azur, appelé la Cage aux folles. Tout va bien dans le meilleur des mondes, jusqu’au jour où le fils de Georges, qu’il a eu au cours d’une rare aventure hétérosexuelle, vient lui annoncer son intention de se marier. Le hic, c’est que le jeune homme souhaite organiser un dîner avec son père, sa fiancée et ses futurs beaux‑parents, couple extrêmement conservateur engagé en politique et peu enclin à sympathiser avec des homosexuels. Surtout ceux de la Cage aux folles, qui affichent leurs préférences sexuelles sans retenue. Pour aider son fils, Georges va tout faire pour dissimuler sa vraie personnalité ainsi que son compagnon Albin, dont le passe‑temps favori est de s’habiller en femme dans des costumes de lumière et se faire appeler Zaza. Mais chassez le naturel, et il revient au galop…
Au début des années 70, Jean Poiret (également auteur) et Michel Serrault brûlaient les planches avec La cage aux folles, pièce qui allait s’imposer comme un classique du théâtre populaire. En 1978, Michel Serrault reprenait son rôle d’Albin/Zaza pour l’adaptation cinématographique d’Edouard Molinaro, où Ugo « Renato » Tognazzi remplaçait Poiret. En 2009, Jean‑Claude Camus (ex‑producteur de Johnny Hallyday) relançait cette pièce culte, avec Didier Bourdon en Albin/Zaza et Christian Clavier dans le rôle de Georges.
Si le texte de Poiret (à quelques « mises à jour » près, citant notamment Shrek…) est respecté et fonctionne toujours aussi bien, on peut douter de l’utilité d’un tel remake, qui peine à faire oublier les prestations originelles, malgré toute la bonne volonté de Didier Bourdon, qui parvient à distiller une certaine émotion face à un Christian Clavier surjouant quelque peu son personnage.
Surtout, La cage aux folles est une œuvre profondément ancrée dans son époque ‑les Seventies‑, qui revêtait un caractère légèrement subversif tout en revendiquant le droit à la différence. Cette version du XXIe siècle, simplement actualisée dans ses références, semble finalement plus désuète que son modèle, probablement insurpassable en termes de jeu.