La brune brûlante
Harry Bannerman est le séduisant mari de Grace, véritable pivot social de la bourgade de Putnam’s Landing. Et aussi l’objet de toutes les attentions de l’incendiaire Angela, une amie de la famille. Alors que le couple Bannerman traverse une crise conjugale à la suite d’un malentendu, Harry se retrouve engagé par l’armée pour vendre à la population un projet de base secrète. Un projet auquel Grace et ses amies s’opposent farouchement.
Des décennies avant Desperate Housewives, le réalisateur Leo McCarey dézingue tous les faux‑semblants de la petite‑bourgeoisie américaine. Pas avec l’acidité corrosive de la série mais avec une bonne humeur contagieuse, servie notamment par un Paul Newman (Harry Bannerman) électrisé et des dialogues savoureux (« Je serais très spirituel si je trouvais quelque chose à dire »).
McCarey flingue tous les conservatismes (mœurs, relations sociales, armée, patriotisme…) avec de grands éclats de rire dans une atmosphère de vaudeville. Bien que certains comédiens forcent un poil sur le jeu humoristique, notamment Jack Carson, La brune brûlante s’avère avant tout comme une exécution hilarante de la bien‑pensance, laquelle s’avère malgré tout ‑ultime pied de nez du récit‑ la seule issue souhaitée par tout ce petit monde pour retrouver le bonheur.
Ce film méconnu, son insolence solaire et la renversante beauté de Joan Collins (Angela) dans ses jeunes années méritent d’être (re)découverts.