La brigade du suicide
Deux agents du département du Trésor Américain ont pour mission d’infiltrer un gang de faux‑monnayeurs de Détroit, dont les connexions s’étendent jusqu’en Chine. Opérant sous une fausse identité, le binôme de T‑Men (le titre original du film n’est autre que l’abréviation de Treasure‑Men) plonge dans les arcanes du Milieu à leurs risques et périls.
Repéré par le producteur David O. Selznick (Autant en emporte le vent), Anthony Mann débarque de Broadway avec un solide bagage de metteur en scène et d’acteur. S’il poursuit dans la continuité avec des comédies musicales, le cinéaste s’épanouit finalement davantage à travers des productions indépendantes. Il débute ainsi une enquête au département du Trésor à Washington pour un scénario sur des agents infiltrés.
La brigade du suicide appartient à un sous‑genre qui apparaît peu après la Seconde Guerre mondiale ‑le film policier documentaire‑ au sein duquel on retrouve également les œuvres respectives d’Elia Kazan et Henry Hathaway, Boomerang et Call Northside 777 avec James Stewart, Richard Conte et Lee J. Cobb, sorties à la même période.
Sublimé par la photographie expressionniste de John Alton (collaborateur régulier du cinéaste, il travaille notamment sur Marché de brutes, Incident de frontière, La porte du Diable), T‑Men utilise les codes du Film noir (profondeur de champ, clair‑obscur, cadre urbain anxiogène) au service d’une judicieuse approche réaliste.