La blonde aux seins nus
Le réalisateur de Marie baie des anges et Un crime signe ici un film atypique, bancale mais osé, autour de deux frères, Julien, 25 ans (Nicolas Duvauchelle), et Louis, 12 ans, qui vivent tant bien que mal dans l’ombre d’un père violent, entre magouilles et petites larcins.
Un jour, un receleur leur propose de dérober La blonde aux seins nus, le fameux tableau de Manet, exposé au Musée d’Orsay. Julien et Louis parviennent à voler la toile, mais sont pris en chasse par une gardienne (Vahina Giocante), Rosalie, qu’ils finissent par kidnapper et séquestrer sur une péniche. Or, au fil des jours, Rosalie se met à goûter à cette vie de bohème et saisirait bien cette occasion de tout recommencer à zéro. Mais l’amour va s’en mêler et les deux frères, tous deux sensibles aux charmes de la belle, vont commencer à s’entredéchirer.
Après deux films plutôt ambitieux, Manuel Pradal revient à une forme plus légère, plus glamour aussi, et retrouve la comédienne Vahina Giocante (Marie baie des anges). Si esthétiquement le film est soigné, plein d’idées, et tranche avec la torpeur visuelle du cinéma hexagonal, son scénario manque parfois de structure et se laisse un peu trop bercer par le rythme de la Seine. La blonde aux seins nus privilégie les effets sensoriels : c’est à prendre ou à laisser.