La bande à Baader
Dans les années 1970, un certain nombre de mouvements contestataires se radicalisent sous l’impulsion d’une nouvelle génération, qu’il s’agisse de l’Armée Rouge Unifiée au Japon ou des Bridages Rouges en Italie.
En Allemagne, c’est la Bande à Baader menée par Andreas Baader, sa compagne Gudrun Ensslin et la journaliste Ulrike Meinhof qui, afin de lutter contre l’impérialisme américain et l’establishment allemand, multiplie les actions violentes (attentats, meurtres, enlèvements) et flirte bientôt avec le terrorisme.
Uli Edel, cinéaste atypique à qui l’on doit notamment le formidable Last Exit to Brooklyn, signe une fresque en demi-teinte hésitant constamment entre le biopic romantique (Baader et Ensslin d’abord traités comme des Bonnie et Clyde teutons) et la description plus sèche des impasses d’un mouvement qui s’est fait piéger par la violence de ses actes.
La seconde partie, consacrée au procès de la bande et à la paranoïa qui s’est peu à peu introduite au sein de ses membres, constitue de loin le meilleur du film. Si Martina Gedeck (La vie des autres) dans le rôle de Ulrike Meinhof et Johanna Wokallek dans celui de Gudrun Ensslin tirent parfaitement leur épingle du jeu, Moritz Bleibtreu, dans celui de Baader lui-même, n’est jamais crédible.
Au fond, il manque à cette Bande à Baader une articulation entre le récit de genre (le romantisme des criminels) et l’Histoire d’un pays et d’une époque sur lesquelles on n’apprend rien. Décevant.