L'Italien
« C'est un film très personnel. Le sujet me touche particulièrement parce que cela me rappelle mon papa, qui a eu ce problème d'essayer de se cacher en changeant de prénom. C'est un sujet un peu plus sérieux que d'habitude, dont j'ai du mal à me détacher ». Ainsi, Kad Merad, l’acteur le plus employé dans les comédies franchouillardes depuis quelques années, présente‑t‑il cet Italien, réalisé par son compère de jeu, Olivier Baroux.
Dans cette comédie en demi‑teinte, il incarne Dino Fabbrizzi, vendeur compétent et apprécié dans la concession Maserati de Nice. Dino a tout pour lui, une poste de directeur qui l’attend, une compagne qui l’adore et une famille aimante. Seulement voilà, Dino n’est pas Italien mais Maghrébin. Il n’est pas né à Rome mais à Siddi‑Bel‑Abbès, et son vrai prénom est Mourad. Un jour, son père, cloué sur son lit d’hôpital, lui demande de faire le Ramadan. Une promesse qui va bouleverser la vie d’un homme construite sur le mensonge.
Co‑écrit par Nicolas Boukhrief, L’Italien porte la trace réaliste et violente du réalisateur du Convoyeur et le film cherche constamment son équilibre entre comédie légère (la première partie du film) et mélodrame social (la seconde partie). Mais c’est précisément dans cette hésitation, pas toujours maîtrisée, que L’Italien sort du lot, lorsqu’il s’extrait enfin du cahier des charges comique (quiproquos, blagues et imbroglios attendus) pour s’aventurer sur le terrain du religieux et de l’intégration. Sans doute le rôle le plus intéressant de Kad Merad à ce jour.