L'intervention
Djibouti, dernière colonie française, 1976. Des terroristes prennent en otage un bus rempli d’enfants. Pour tenter de régler la situation, une unité de tireurs d'élite de la Gendarmerie nationale fraîchement créée est envoyée sur place. Alors que la tension est maximale dans le bus, le commandement au plus haut sommet de l'État est comme paralysé. Accrochés à leur viseur derrière un tas de pierres, les sept tireurs (hommage aux Sept Mercenaires et aux westerns en général) prennent leur mal en patience…
Belle ambition que de mettre en scène le moment précis où le GIGN, unité d’élite de la Gendarmerie française, est né. Le film de Fred Grivois retranscrit à la perfection le professionnalisme de ces hommes qui venaient tout juste d'entrer dans cette nouvelle unité, maniant aussi bien les armes qu'une certaine désinvolture toute Seventies.
Le réalisateur de La résistance de l'air (2015) entame alors une (trop ?) lente reconstitution des événements jusqu'à l'instant matriciel, soit un quart d’heure de fusillade plutôt maîtrisée avec salves d'ennemis à occire façon Shoot 'em up. Avant cela, 80 minutes d'une lenteur presque douloureuse à peine entrecoupées de gros plans iconiques : l'œil qui tressaute, le doigt tendu sur la gâchette, la position à tenir et autres joyeusetés à effectuer au millimètre dans l'enfer du désert.
Malgré les bonnes idées, la volonté évidente d'une mise en scène stylée et son économie de plans, le film peine à installer une tension palpable (des aller‑retour plus nerveux et plus nombreux avec Paris auraient pu y contribuer), voire une certaine émotion. Une trame trop scolaire au milieu de laquelle Olga Kurylenko émerge magistralement.