L'Idéal
Octave Parango, ex‑pubeux devenu dénicheur de mannequins à Moscou, est appelé à la rescousse par L'Idéal, énorme boîte de cosmétiques (toute sonorité proche de la réalité n'est pas fortuite) fraîchement ébranlée par une vidéo dévoilant la soirée coquine de son top model phare, déguisée en nazie. La mission de Parango : sortir de sa glande légendaire et trouver une nouvelle égérie en Russie. Il écume alors les fêtes et les concours de beauté locaux, affublé d'un cerbère incendiaire (Audrey Fleurot) à la recherche de la fille parfaite. Et sa petite trouvaille va tout changer.
Gaspard Proust ressemble à s'y méprendre à Frédéric Beigbeder, qui lui‑même fait une apparition dans son propre film. Audrey Fleurot a fait la Une de Lui, magazine de charme dirigé par Frédéric Beigbeder. Jonathan Lambert (irrésistible du début à la fin) incarne une sorte de Anna Wintour transgenre qui dit tout du cynisme du milieu de la mode et de beauté. Au‑delà de la mise en abyme d'un microcosme qu'il connaît par cœur, Beigbeder livre une satire en demi‑teinte, portée certes par des punchlines géniales, mais engoncée dans une trame et une mise en scène relativement peu inventives (hormis la séquence du petit train, très burtonnienne finalement). Le film ne se départi jamais de sa froideur et la trajectoire de Parango, passant du noir au blanc d'une traite, peine à convaincre.