L'homme irrationnel
Professeur de philosophie et essayiste brillant, Abe Lucas (Joaquin Phoenix) est attendu comme le messie par les étudiants de sa nouvelle université. Jill (Emma Stone), une jeune femme déjà en couple inscrite à son cours, succombe directement à son cynisme et à son tempérament torturé. Sa collègue Rita (Parker Posey) compte également sur lui (et notamment sur les parties de jambes en l'air qu’il fournit) pour oublier une vie conjugale désastreuse. Un jour, Abe prend une décision capitale, grâce à laquelle il reprend goût à la vie.
Succédant aux comédies romantiques annuelles, L’homme irrationnel se balade entre le thriller de séduction et les grandes interrogations métaphysiques, du type « Ce que l’on tue nous rend‑il plus fort ? ».
Quand bien même Abe intervient pour sauver une mère célibataire désemparée, il transgresse en secret ce que la société réprime au plus haut point. Peu lui importe dans la mesure où la pulsion meurtrière ravive la pulsion de vie. Grâce à elle, il peut refaire l’amour, s’engager dans une relation, rester sobre. De toute évidence, il compense ses déboires éthyliques avec l’adrénaline générée par son acte, défendable ou amoral, selon qu’on l’envisage de son point de vue ou celui de Jill, plus conformiste.
Délicieusement absurde en bonne comédie noire qui se respecte, L’homme irrationnel ramène Woody Allen à l’une de ses marottes favorites : le dilemme existentialo‑criminel.