par Carole Lépinay
19 février 2021 - 16h32

L'homme du président

VO
Namsanui bujangdeul
année
2020
Réalisateur
InterprètesLee Byung-Hun, Lee Sung-min, Kwak Do-won, Lee Hee-joon
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Corée du Sud. Le 16 mai 1961, un coup d’État militaire catapulte le général Park Chung‑hee (Sung Min‑Lee) au pouvoir. Tandis que son gouvernement exerce une politique dictatoriale et répressive, l’ancien directeur de la KCIA (l’agence des renseignements coréens) décide de témoigner à Washington DC au sujet des affaires troubles dans lesquelles celui‑ci a trempé. Kim Jae‑gyu
(Lee Byung‑hun), un commandant prometteur de l’agence, voit son code moral ébranlé face à la toute‑puissance du président, secondé par l’implacable chef de la sécurité présidentielle, Gwak Sang‑Cheon (Lee Hee‑joon).



Thriller politique inspiré de l’affaire du Koreagate, L’homme du président propose une immersion anxiogène dans les arcanes du pouvoir. Sous la forme d’une investigation, le récit dévoile les travers d’un gouvernement corrompu que le protagoniste, pourtant à la tête de la KCIA, ignore dans un premier temps. Confronté à un manque total de transparence, Kim progresse à tâtons dans un milieu rigide mâtiné d’une atmosphère paranoïaque. Si jusqu’à aujourd’hui, les raisons qui l’ont poussé à l’assassinat n’ont pas été totalement élucidées (complot des États‑Unis ou initiative arbitraire ?), le réalisateur Woo Min‑Ho l’appréhende comme une figure nationale majeure de l’Histoire du pays, celle d’un homme qui aura mis fin au contrat à vie d’un implacable dictateur.

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Namsanui bujangdeul
Tous publics
Prix : 20 €
disponibilité
04/11/2020
image
BD-50, 113', zone B
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Coréen DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français
7
10
image

Une image aussi sombre que possible, éclairée par petites touches (souvent des apports naturels extérieurs), presque austère. Heureusement, le jeu sur les lignes, les clairs‑obscurs et le minimalisme du cadrage apportent beaucoup d'allure à l'ensemble pour une approche picturale sérieuse. Un léger manque de définition tout de même pour un effet lisse, notamment sur les visages.

7
10
son

La sobriété est de mise côté son aussi pour laisser toute la place au jeu de l'intrigue politique mortel. La musique, à coups de vibrations et de sons sous tension, ajoute au côté pesant de l'ensemble. À noter, quelques menues différences entre les deux mix, avec comme bien souvent des détails et bruitages de la VO absents en VF. 

5
10
bonus
- Affaire classée, introduction historique par Stéphane du Mesnildot (16')
- Bande-annonce (1')

Une fiche historique de la Corée du Sud précise et détaillée exposée par Stéphane du Mesnildot. Le critique de cinéma revient sur 18 années de dictature sud‑coréenne. À l'issue de son putsch, Park Chung‑hee, figure militaire la plus emblématique de l'après‑guerre, s'impose comme l'homme providentiel dans un pays gangrené par la pauvreté (pour visualiser la précarité du pays, Du Mesnildot nous recommande Le journal de Yunbogi de Nagisa Oshima).

 

Comparée à l'Espagne de Franco, la Corée du Sud soumise à un régime dur et répressif collabore malgré tout avec les pays étrangers. Park permet l'essor économique du pays (des marques comme Samsung et Hyundai émergent à cette période), l'industrie cinématographique voit aussi le jour sous sa présidence, avec Im Kwon‑taek (Le chant de la fidèle ChunhyangIvre de femmes et de peinture) et Kim Ki‑young (The Housemaid) comme chefs de file. 

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