L'hermine
À Saint‑Omer, Michel Racine (Fabrice Luchini) est président de Cour d’assises. Homme sec et cynique, autant dire qu’il ne suscite pas la sympathie de ses collègues au tribunal. Tandis qu’il inaugure un nouveau procès, il retrouve Ditte Lorensen‑Cotteret (Sidse Babett Knudsen, Borgen) parmi les membres désignés du jury… Une anesthésiste dont il s’est épris lors d’un lointain séjour à l’hôpital.
L’Hermine marque les retrouvailles entre le réalisateur Christian Vincent et Luchini, vingt‑cinq ans après leur collaboration pour la comédie dramatique La discrète (1990). Le procès amorcé suite à un fait divers sordide n’étant pas son véritable sujet, le film se préoccupe davantage des coulisses de l’audience. Vincent veille à ce que l’analogie entre le huis clos de la cour et la scène d’un théâtre soit régulièrement évoquée, facilitant par ailleurs notre sensibilisation au monde de la justice.
Ainsi, les entrées et sorties du président, de ses assesseurs et du jury sont minutieusement ritualisées, chacun arborant son costume de scène, selon qu’il soit magistrat professionnel ou juré néophyte. La très sobre prestation de Luchini (Prix d’interprétation à la Mostra de Venise) rode formidablement la mécanique d’un spectacle figé. Restent ces intermèdes romantiques au café du coin, lorsque le président redouté laisse tomber sa robe rouge et suspend la tragédie quotidienne pour retrouver la douceur d’une idylle à la fois révolue et naissante.