L'étrange vice de Mme Wardh
Avec ce film, réalisé en 1971, le jeune Sergio Martino fait ses débuts dans le giallo, genre alors en pleine expansion, auquel il offrira quelques‑uns de ses plus beaux fleurons (La queue du scorpion, Toutes les couleurs du vice et l’incroyable Torso).
Edwige Fenech, la star du film d’exploitation italien des années 70, prête son charme pulpeux à Julie, une femme qui, afin d’échapper à un amant trop violent (Ivan Rassimov), a décidé de se marier avec Neil (Alberto de Mendoza). La sérénité semble enfin revenue, lorsque Julie rencontre George (George Hilton), un bellâtre auquel elle ne tarde pas à céder, sans réaliser qu’un voyeur assiste à leurs ébats. Un jour, elle reçoit le coup de fil étrange d’un homme lui réclamant une importante somme d’argent en échange de son silence.
Tous les ingrédients du giallo sont réunis dans ce thriller impeccable, mélangeant érotisme et paranoïa : assassin ganté, personnages sombrant doucement dans la folie, jeux de l’amour aussitôt convertis en jeux d’argent, manipulation généralisée, le tout ponctué de séquences de meurtres et de suspense particulièrement efficaces. Certaines d’entre elles (Julie poursuivie dans un parking désert) sont entrées dans le panthéon du genre.
Un classique auquel Martino filmera un an plus tard, sinon une suite, en tout cas une version radicale : Toutes les couleurs du vice, avec la même Edwige Fenech.