L'été dernier
Un été, Anne, avocate renommée spécialisée dans les violences sexuelles faites aux mineurs, entame une relation secrète avec le fils de son compagnon, âgé de 17 ans. Ce faisant, elle risque de mettre sa carrière en péril et de perdre sa famille.
Samuel Kircher, la grande révélation
Pour son 15e film, son premier depuis 10 ans, Catherine Breillat ose aborder un sujet à la fois tabou et passionnant. Sulfureux, précis et analytique, le film décrit une passion amorale entre une femme mûre et un adolescent, et surtout une emprise, au moins charnelle. Léa Druker est comme souvent incroyable dans un rôle initialement prévu pour Valeria Bruni‑Tedeschi, et c’est tout à son honneur.
Remake du film danois Dronnigen (2019) de May el‑Toukh, L’été dernier parle de morale, de mensonge et de famille, sans pour autant plonger dans le pathos et l’extrême. À la limite incestueuse, la relation met un certain temps à s’installer. Trop peut‑être, quitte à dérouter le spectateur. Comme des grandes vacances qui s’éterniseraient, le film prend son temps dans sa construction, puis sa déconstruction. Il joue sur notre trouble, nous place en voyeur, puis nous interroge.
Pour sa première apparition à l’écran, Samuel Kircher joue à merveille le charme et l’ambiguïté, jusque dans l’évolution de son personnage, de plus en plus dur à cerner. Il est certainement la grande révélation du film. Toujours sur le fil d’une enfance œdipienne en quête d’émancipation et d’aventure(s).
Un film qui divise
Sans doute trop bavard et très (très) bourgeois, le film se complaît malheureusement à filmer les corps et cette relation amorale comme si la réalisatrice était fascinée, elle‑même, par son sujet. L’image est sublime, mais certains choix de mise en scène déroutent alors même que d’autres captent la complexité du désir aussi bien que celle des relations humaines.
Au final, L’été dernier est un film par bien des aspects déséquilibré, parfois limite embarrassant et risible, parfois touchant et troublant. La faute sans doute à un scénario qui effleure trop son/ses sujets. La révélation de la relation, par exemple, et le cataclysme qu’elle cause, méritait à elle seule un autre film.
À coup sûr, L’été dernier va diviser. Mais c’est sans conteste aussi son but.