L'enfant d'en haut
Pendant la période des sports d’hiver, Simon (Kacey Mottet Klein), 12 ans, s’adonne à une activité très particulière. Chaque jour, il emprunte la télécabine qui relie son bouge industriel aux luxueuses stations de ski remplies de touristes privilégiés, dans le but de subtiliser toutes sortes d’accessoires, puis tente de les revendre aux enfants de son quartier.
Simon vit avec sa sœur Louise (Léa Seydoux), une jeune femme aussi instable professionnellement que dans sa vie sentimentale. Plus âgée, elle dépend quand même des larcins de son petit frère. Mais leurs rapports compliqués dissimulent un lourd secret.
De bas en haut, le rituel de la télécabine ordonne une configuration verticale pour circonscrire le fossé social qui sépare l’injustice de l’arbitraire. Avec ses trafics, de plus en plus risqués, Simon enfile sa panoplie d’adulte précoce, dupe la clientèle aisée des sommets et deale avec tout ce qui bouge. Pourtant, derrière cette urgence alimentaire, s’enracine une insoutenable carence affective. Louise porte un jean neuf, une doudoune chaude, accapare les gains modiques issus des trocs, mais donne si peu d’amour. Lorsque Simon négocie une nuit auprès d’elle contre une poignée de billets, on distingue à peine une étreinte sincère, cruellement plombée par la marchandisation des liens du sang.
Une petite merveille, épurée et émouvante, qui évoque aussi bien les frères Dardenne que le cinéma de Truffaut.