L'empire des ombres
Détroit. Dans une salle de cinéma, la projection d’un film tourne au cauchemar lorsque Paul (John Leguizamo), le projectionniste, s’aperçoit que les spectateurs se volatilisent les uns après les autres. Il comprend très vite que l’obscurité grandissante est responsable de ces mystérieuses disparitions. Il se réfugie alors dans un bar en compagnie d’une poignée de survivants. Ils vont tenter, ensemble, de contrer ces ténèbres meurtrières.
L’empire des ombres ne brille pas vraiment par son originalité, tant le recyclage et le recours systématique aux classiques du genre semble palier une sécheresse créatrice évidente. Néanmoins, l’impact des références issues du cinéma d’horreur n’affaiblit en rien la puissance inquiétante de ce Détroit menaçant (souvenez‑vous, la ville de Robocop), désertée par des humains, happés violemment par des projections sombres et rampantes, sans origine et sans raison, comme s’il s’agissait de nappes de pétrole fantomatiques ou d’étrangers indiscernables et nocifs.
Bien sûr, on devine l’empreinte de Polanski, à travers Rosemary (Thandie Newton), la jeune femme qui cherche désespérément son enfant, et plus encore celle de Romero, avec l’invasion, démunie de cause, de la masse opaque et dévorante. Un cauchemar éveillé pour un film sous influence.