L'Empereur de Paris
Sous le règne de Napoléon, François Vidocq (Vincent Cassel) est une légende. Bagnard plusieurs fois évadé, il est rattrapé par son passé alors qu'il essaie de se faire oublier comme drapier sur les marchés. Accusé de meurtre, il négocie sa liberté en intégrant la police pour combattre la pègre.
Après le nanar numérique de Pitof (Vidocq, 2001), c’est le réalisateur de Mesrine Jean‑François Richet qui s’attaque à la figure populaire française avec une volonté assez évidente de ne pas la glorifier ou d'en faire une sorte de super‑héros, et à ce titre, certains combats manquent si ce n'est d'envergure, au moins d'intensité. Aidé toutefois par des moyens considérables et des décors magnifiques, le réalisateur et son équipe opèrent une reconstitution historique assez rare dans le paysage cinématographique français.
Hélas, figé dans un script minuté et finalement archiclassique, le film peine à dépasser son statut de belle photographie sépia, la faute notamment à des personnages peu crédibles. En dehors de Vidocq (Vincent Cassel fait du mieux qu'il peut, tout comme Fabrice Luchini et Patrick Chesnais), le manque d'épaisseur psychologique de la plupart des hommes et femmes qui traversent le film ‑et leurs dialogues naphtalinés‑ plombent le récit, quand ce n'est pas le jeu des acteurs lui‑même qui pose problème.
Une forme certainement ambitieuse mais rien de nouveau, dans le fond.