L'échange des princesses
1721. Tandis qu’il s’apprête à accéder au trône, Louis XV (Igor van Dessel), à peine âgé de 13 ans, se voit contraint d’épouser l’Infante d’Espagne, Anna Maria Victoria (Juliane Lepoureau), fillette de 4 ans. Ne reculant devant rien afin de maintenir la paix franco‑espagnole après des années de guerre, le Régent Philippe D’Orléans (Olivier Gourmet) veille également à marier sa fille Louise Elisabeth (Anamaria Vartolomei), 12 ans, à l’héritier du trône d’Espagne.
Si Marc Dugain n’échappe pas à un certain académisme en relatant cette page pourtant incroyable de l’Histoire de France, c’est à travers l’interprétation pétillante de la petite Juliane Lepoureau que le film trouve sa bouffée de fraîcheur.
À situation inédite son lot de détails aberrants comme cette poupée de substitution offerte par Louis XV à sa (trop) jeune épouse, ou encore le rôle maternel de la gouvernante Madame de Ventadour (Catherine Mouchet) envers l’Infante, surnommée « maman Ventadour » par le roi peu partageur. En jalousant la relation quasi exclusive qu’elle entretient désormais avec la petite fille, le souverain révèle à la fois sa fragilité d’orphelin précoce (il perd ses parents alors qu’il n’a que 2 ans) et un sentiment typiquement infantile. En dépit des conventions ritualisées, le monde de l’enfance offre une parenthèse récréative et insolite à la Cour Royale.
Un tableau historique en clair‑obscur quand on met en corrélation les devoirs conjugaux des deux princesses, sauvées ou sacrifiées en fonction de leur âge respectif.