À l'aveugle
Souvenez‑vous de cette bande-annonce gonflée d’orgueil et de sérieux qui entendait faire de ce thriller l’équivalent hexagonal d’un polar américain, façon Michael Mann.
Le résultat, forcément, fait peine à voir : inspiré d’une idée originale de Luc Besson (ça commence mal) et écrit par le scénariste du Convoyeur (c’est mieux), À l’aveugle ressemble à un nanar pédant, souvent grotesque, dans lequel Jacques Gamblin et Lambert Wilson (à mourir de rire) rivalisent de facéties pitoyables.
L’histoire en deux mots : Gamblin est un flic suicidaire (il a perdu sa femme et n’a donc plus rien à perdre), lancé sur les traces d’un serial‑killer (Wilson), ancien soldat devenu aveugle. Entre les deux, un interminable jeu du chat et de la souris s’engage.
Le problème, c’est que l’identité de la souris (le tueur) est très vite dévoilée, et le risque que prend Palud, énorme. Dès lors, le scénario ne tient plus que sur les motifs de ce tueur méthodique, que le film va éplucher un à un. Mais à force d’explications et de parenthèses psychologiques lourdingues, le film perd tout son mystère et s’achève par une séance de psychanalyse digne des pires blockbusters hollywoodiens. Un ratage bien franchouillard et intégral.