L'attaque du métro 123
Remake d’un petit film culte des Seventies de Joseph Sargent (Les pirates du métro, 1974) auquel Tarantino avait rendu hommage dans Reservoir Dogs, L’attaque du métro 123 décrit le bras de fer qui oppose un preneur d’otages (John Travolta) et le chef répartiteur du métro new-yorkais, Walter Graber, alias Denzel Washington, l’acteur fétiche de Tony Scott.
Une rame de métro remplie d’otages, 10 millions de dollars de rançon et une heure pour la délivrer, soit l’équation qui aurait pu fournir la matière d’un thriller haute tension. Mais Tony Scott, après Domino et Déjà-vu, continue de décevoir.
Sa mise en scène tapageuse -voire épileptique- s’avère inapte à produire le moindre suspense. Les acteurs se lancent des répliques grotesques et cabotinent à souhait (Travolta surtout, qui semble revenu à l’époque de Broken Arrow), la caméra virevolte sans raison et Scott surfe, comme dans tous ses derniers films, sur une humeur post-11 septembre un brin paresseuse (« C’est pour cela que nous nous battons », déclame le négociateur John Turturro devant le skyline de New York).
Enfin, toutes les libertés prises par le scénariste Brian Helgeland à l’égard du script original tombent à côté de la plaque (la webcam d’un otage djeun que le récit n’exploite jamais, ou encore le formidable dénouement de l’original, remplacé ici par un face-à-face convenu entre les deux hommes). Une déception éprouvante pour la rétine.