par Laurence Mijoin-Duroche
02 septembre 2010 - 12h56

L'arnacœur

année
2010
Réalisateur
InterprètesRomain Duris, Vanessa Paradis, Julie Ferrier, François Damiens, Helena Noguerra, Andrew Lincoln
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Barbe de trois jours et sourire ravageur, Alex (Romain Duris) est briseur de couples professionnel. Pas (que) pour le plaisir, cette activité étant son seul gagne‑pain. Mais Alex a une morale : ne jamais séduire les femmes heureuses en ménage, mais plutôt servir de catalyseur pour celles qui doutent de leur couple, attendant inconsciemment le petit coup de pouce pour larguer leur compagnon.

Flanqué de sa sœur (l'humoriste et actrice Julie Ferrier, vue dans Paris de Klapisch) et de son beau‑frère (François Damiens, Dikkenek) en guise de fins limiers l’assistant dans ses missions, le tombeur se voit proposer un alléchant contrat : conquérir le cœur de Juliette (Vanessa Paradis), séduisante jeune femme œnologue de profession, heureuse en affaires autant qu’en cœur. Dans une semaine, elle doit épouser un riche et beau jeune homme (l’acteur anglais Andrew Lincoln), avec qui elle file le parfait amour. Pour ce job, Alex va‑t‑il dévier de sa ligne de conduite, histoire de renflouer les comptes de la petite entreprise, au bord de la faillite ?

Contrairement aux États-Unis, la comédie romantique à la française est un genre moribond et, à de rares exceptions près, peu convaincant. Engoncés dans leurs codes, les films hexagonaux reposent généralement tous sur le même canevas : un homme et une femme que tout oppose (l’un est riche, l’autre d’un milieu modeste). En cela, L’arnacœur ne déroge pas à la règle, inversant simplement le schéma de Pretty Woman et des bluettes avec Jennifer Lopez (Coup de foudre à Manhattan, Sa mère ou moi !), où c’est la femme qui est issue d’un milieu défavorisé.

Ici, Romain Duris est un trentenaire qui a réussi à mettre à contribution sa fougue, son charme et son intelligence pour gagner sa vie, malgré les galères. Vanessa Paradis, quant à elle, apparaît dans un premier temps comme une pimbêche emmerdeuse et coincée, qui révélera peu à peu ses failles et sa sensibilité, évidemment touchée par le personnage d’Alex, sémillant et surprenant.

Niveau mise en scène, le réalisateur Pascal Chaumeil, dont c’est le premier long métrage, s’en sort avec les honneurs, livrant des scènes toujours dynamiques et fluides, sans jamais perdre le rythme. Ainsi, les déambulations et les chassés‑croisés des personnages s’agencent comme de petits ballets. Doté d’une photographie lumineuse, acidulée et aux contrastes appuyés, le film est néanmoins un peu trop lisse, sensation renforcée par les décors ostentatoires de Monaco.

Malgré la caractérisation efficace des principaux personnages (le duo Paradis/Duris, ainsi que Julie Ferrier, l’hilarant comédien belge François Damiens et Helena Noguerra, brillante dans le rôle de la copine nymphomane), le scénario reste, globalement, cousu de fil blanc. Car, par la volonté de faire d’Alex un personnage totalement moral et de laisser l’irrévérence au placard, au profit d’un divertissement luxueux mais tout public (dans le commentaire audio, Pascal Chaumeil explique que les spectateurs, lors des projections‑tests, étaient assez gênés par certaines scènes un peu « osées »…), le résultat se veut moins surprenant qu’escompté. Mais, malgré tout, bien supérieur à la moyenne du genre, et toujours parfaitement incarné.

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blu-ray
cover
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
24/08/2010
image
BD-50, 105', toutes zones
2.35
HD 1080p (VC-1)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Français Audio-3D (casque)
Audio Description
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
10
10
image
Difficile de trouver des défauts dans cette édition Blu-Ray. Compression, contrastes, colorimétrie, définition, piqué… Tout y est pour garantir un confort optimal. Après, il s'agit d'être sensible à la photo « papier glacé » de l'ensemble.
8
10
son
Universal a mis les petits plats dans les grands, proposant des pistes adaptées à tous les besoins : Audio‑Description pour les malvoyants, sous‑titres pour sourds et malentendants, écoute au casque… Piste majeure, le DTS HD Master Audio 5.1 livre un mixage subtil, mais manquant parfois un peu de pêche. Les musiques, élément important du film (le personnage de Vanessa Paradis est fan de George Michael et de Dirty Dancing), sont savamment dosées, jamais trop envahissantes. En revanche, les canaux arrière auraient pu être plus sollicités. Un ensemble limpide, un peu trop timide sans doute, mais qui évite de jouer la surenchère dans le clinquant avec trop d'effets sonores et de spatialisation. Pas plus mal, finalement.
5
10
bonus
- Commentaires audio de Pascal Chaumeil, Laurent Zeitoun, Romain Duris, Julie Ferrier et François Damiens (105')
- Making of en SD (30')
- Scènes coupées SD (8')
- Bêtisier SD (4')
- Bandes-annonces
Des suppléments soignés, mais lisses, à l'image du film. Le making of compile extraits du long métrage, images du tournage et morceaux choisis des interviews des acteurs. Seuls les gentils pétages de plomb de Romain Duris et sa décontraction naturelle, les répétitions des chorégraphies, ainsi que la présence rare de Vanessa Paradis, méritent qu'on s'y attarde. Attrayant, le bêtisier aurait mérité d'être rallongé de quelques bonnes minutes. Quant aux commentaires audio, ils reflètent la bonne humeur ambiante entre les membres de l'équipe, révèlent aussi quelques anecdotes de tournage (notamment les conditions difficiles au Maroc, entre grosse chaleur et tourista…).
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