par Laurent Duroche
07 août 2014 - 16h32

L'amour est un crime parfait

année
2013
Réalisateurs
InterprètesMathieu Amalric, Karin Viard, Maïwenn, Sara Forestier, Denis Podalydès, Marion Duval
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Les frères Larrieu ne cessent se surprendre par leur approche souvent très personnelle de différents genres (comédie, comédie dramatique, fantastique) qu'ils soumettent à une vision toujours très personnelle, faite de cadres ciselés mais de personnages cassés, d'image léchée mais de fougue hyper‑sexualisée, de casting très français mais d'humour absurde très british... Il restait à voir s'ils allaient, avec ce thriller racontant la descente aux enfers d'un prof de littérature tombant amoureux de la mère de la jeune fille qu'il a peut‑être tuée, réussir à faire aussi bien qu'avec Les derniers jours du monde, fougueuse errance existentielle et charnelle avant l'apocalypse.

Ce qui désarçonne en premier lieu est le jeu très « littéraire » de Mathieu Amalric, qui sort ses lignes de dialogues comme s'il passait le concours d'entrée à la Comédie française. Un parti pris bien sûr en lien avec la fonction du personnage, mais aussi à sa nature profonde d'homme souhaitant cacher ses pulsions sous un vernis civilisé. Réussir à sauver les apparences alors que notre être nous pousse à la folie et à l'abandon, c'est d'ailleurs tout le sujet de L'amour est un crime parfait.

Dommage que les cinéastes ne parviennent pas à maîtriser les éléments inhérents au genre qu'ils abordent, leur mise en place d'un univers très hitchcockien ‑mais à travers un prisme inversé‑ souffrant d'une certaine rigidité (presque cadavérique), comme si le cadre ultra‑high‑tech de l'université prise comme décor et les paysages enneigés avaient engoncé les frères Larrieu dans une rigueur trop contraignante, qui se heurte de plein fouet à la tempête psychologique et physique qui anime tous les personnages.

À force de vouloir souffler le chaud tout un imposant le froid, L'amour est un crime parfait ne peut que laisser une impression de tiédeur, d'inachevé. On dit que le crime parfait n'existe pas. Est‑ce un hasard ?

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Tous publics
Prix : 14,99 €
disponibilité
09/07/2014
image
BD-50, 111', toutes zones
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS 2.0
Français Audiodescription Dolby Digital 2.0
sous-titres
Anglais, français pour sourds et malentendants
8
10
image
Une image sans réel défaut, si ce n'est, en de très rares occasions, des contrastes un peu faibles. Mais dans l'ensemble, la définition pointue et la colorimétrie rigoureuse et stable (beaucoup de variations de blanc) offrent une expérience de visionnage très satisfaisante, qui retranscrit parfaitement les intentions visuelles des cinéastes.
5
10
son
Bien faiblarde, cette piste DTS-HD Master Audio 5.1... La spatialisation est quasi inexistante, même lors de scènes de plein air ou de foule (le barbecue), et seule la bande originale bénéficie des faveurs des enceintes arrière. Tout se joue donc sur la façade avant, avec une dynamique raisonnable mais des dialogues parfois très peu audibles... comme dans tout bon film français qui se respecte ! Saluons en revanche la présence d'une piste Audiodescription.
3
10
bonus
- Une femme seule (2')
- Annie (2')
- Anna (2')
- La vérité toute nue (2')
- Marc (2')
Une interactivité très chiche, composée de modules ultra‑courts uniquement là pour montrer quelques images du tournage sans indications supplémentaires ni approfondissement du film, de ses thèmes ou de sa technique. Oubliable, donc.
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