L'affaire Farewell
Moscou. Début des années 80. Guerre Froide. Sergueï Grigoriev (Emir Kusturica), un colonel du KGB, est particulièrement déçu par l’échec du régime de son pays. Il décide alors de faire « tomber » le système qui l’oppresse. Grâce à un contact français à Moscou avec qui il s'est lié d’amitié (Guillaume Canet), il décide de remettre des informations ultra-confidentielles aux Services Secrets français. Des sources d’autant plus cruciales pour le monde occidental qu’elles mettent à jour l’existence d’un gigantesque réseau d'espionnage permettant aux Soviétiques de tout connaître des recherches scientifiques, industrielles et militaires de l'Ouest. L’affaire, qui intéresse les plus hautes autorités de l’État français, ne tarde pas à intriguer d'autres pays, dont les États‑Unis.
Christian Carion revient à pas de loups sur ce scandale du renseignement des années 80, surnommé « L’affaire Farewell », un enchevêtrement d'informations et d'informateurs d’une rare complexité. Le réalisateur lui-même avoue avoir renoncé à découvrir la « vérité », tant les zones d’ombres demeurent aujourd'hui encore. Une difficulté de taille qui se ressent au niveau du récit, parfois trop explicatif, et du rythme, peu soutenu.
On comprend alors assez vite que Carion a préféré éviter à tout prix l'effet bondesque, et refuser la moindre concession à l’action ou entorse à la réalité des faits. En résulte une mise en scène soignée, qui prend son temps, portée par un Emir Kusturica très à son aise dans la peau de l’espion soviétique.