par Nicolas Bellet
09 février 2024 - 15h33

L'Abbé Pierre : une vie de combats

année
2023
Réalisateur
InterprètesBenjamin Lavernhe, Emmanuelle Bercot
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A
Jérôme Prébois
Jérôme Prébois
Jérôme Prébois
Jérôme Prébois
Jérôme Prébois
Jérôme Prébois
Jérôme Prébois
Jérôme Prébois
Jérôme Prébois
Jérôme Prébois
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Né dans une famille aisée, Henri Grouès eut une vie bien remplie. Il fut résistant, député, défenseur des sans‑abri, révolutionnaire, figure incontestée de la lutte contre la misère sous le nom de l’Abbé Pierre. Ce film raconte son histoire.

 

L’Abbé C D…

Difficile de faire plus hagiographique que cet Abbé Pierre : une vie de combats. Et pourtant, difficile aussi d’en vouloir à son réalisateur, Frédéric Tellier (L’affaire Sk1, Sauver ou Périr), tant son sujet (Henri Grouès) était sans conteste un être d’exception. Mais certainement aussi un homme avec ses parts d’ombre dont certaines, notamment sa relation avec sa « collaboratrice » Lucie Coutaz (Emmanuelle Bercot), sa passion pour la vie médiatique ou encore son rapport ambigu au pouvoir, ne sont pas assez explorées pour que le film soit totalement équilibré.

On en apprend toutefois énormément sur la vie et les combats de celui qui prit comme nom de résistant « Abbé Pierre ». On découvre un homme à la destinée incroyable, superbement interprété par un Benjamin Lavernhe à la hauteur de son sujet (quoique bien trop grand pour le rôle, un détail que l’on oublie très vite). On découvre également plein d’anecdotes vraies ou légendaires sur l’Abbé. Mais au final, L'Abbé Pierre : une vie de combats reste un biopic emphatique et instructif. L'Abbé Pierre reste une icône et le film n’écorne pas le mythe, pourtant si complexe.

 

À mille lieues malheureusement du message d’humilité de l’Abbé, la mise en scène ne fait pas dans la discrétion et lorgne vers l’académisme lourd. Esthétiquement, reconnaissons‑lui une certaine réussite. Le film se regarde sans déplaisir malgré quelques longueurs.

 

Toi, toit, mon toit 

Heureusement, la force de son message ‑encore cruellement d’actualité‑ passe merveilleusement. Le film, à défaut de défendre un réel point de vue, est très efficace. Il est en colère, tout comme son héros, et c’est une de ses grandes qualités. La mise en perspective de la misère de l'hiver 54 et celle d’aujourd’hui saute aux tripes. Les paroles de l’Abbé Pierre, portées par Benjamin Lavernhe plus qu’habité par le rôle, résonnent encore très fortement pour le spectateur d’aujourd’hui. Et si le film donne dès son générique final envie de s’engager auprès de la communauté Emmaüs, ce n’est sans doute pas un mal.

 

Trop souvent abscons (ah ce final mystique à souhait…), le film se rapproche parfois d’une page Wikipédia. Mais il a le mérite de rendre un bel hommage à l’une des figures majeures du XXᵉ siècle et d’être beaucoup moins indigeste.

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
07/03/2024
image
BD-50, 137', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Français Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
8
10
image

Volontiers esthétisant, le film joue les contrastes : soit très sombre, soit très lumineux. L'ombre et la lumière en un seul film, en un seul être. La petite touche de vernis ajoute à ce biopic des airs de grande épopée à travers les époques. Autre parti pris intéressant, l'incursion d'images d'archives N&B, de la guerre notamment. Une immersion parfaitement intégrée au film.

8
10
son

L'emphase dans la partition du compositeur Bryce Dessner (on lui doit notamment des musiques additionnelles sur The Revenant d'Alejandro González Iñárritu ou plus récemment la BO de A Good Person de Zach Braff) apporte au film une envergure assez inattendue. Le petit homme par la taille, mais grand par ses actions, méritait bien des envolées lyriques apaisantes et galvanisantes.  

3
10
bonus
- Interview de Laurent Desmard, président d'honneur de la Fondation Abbé Pierre (18')
- Scènes coupées (23')

Pour Laurent Desmard, président d'honneur de la Fondation, l'Abbé Pierre était son « papy ». Il ne cache pas son bonheur d'avoir pu le retrouver sur grand écran, des années après sa disparition, tel qu'il le connaissait. Il souligne aussi le bel hommage mérité rendu à Lucie Coutaz (Emmanuelle Bercot dans le film) qui a œuvré toute sa vie auprès de l'Abbé. 

 

Une édition Collector est aussi disponible contenant le Blu‑Ray et le DVD du film, une édition de Paris Match spécial « Hiver 54 l’Abbé Pierre : l’engagement de toute une vie », le documentaire inédit et exclusif Les combats de l’Abbé Pierre (l’Abbé Pierre raconté par ses proches et confidents, 45'), les interviews de l’équipe du film et de Laurent Desmard (président d’honneur de la Fondation Abbé Pierre), et les scènes coupées.

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