Kursk
Chronique d'une épouvantable agonie qui met tout de suite mal à l'aise, le film relatant un fait réel dont on connaît d'emblée l'issue fatale : la mort atroce de 141 personnes prisonnières d'un sous‑marin envoyé inexorablement par le fond tandis qu’à la surface, les familles désespèrent de revoir leur proche vivant. Une tragédie annoncée qui s’inspire du livre‑enquête de l'historien Robert Moore sur la disparition du sous‑marin nucléaire russe K‑141 Kursk après un grave problème technique.
Et on pense immédiatement à Vol 93 (2005) dans lequel Paul Greengrass s’emparait de l’histoire de l'appareil détourné du 11 septembre 2001, celui qui finira par s'écraser dans un champ de Pennsylvanie après avoir manqué sa cible new‑yorkaise (la Maison‑Blanche). Aucun survivant là non plus mais une différence de taille : le parti pris réaliste de Greengrass, contre‑pied absolu du film catastrophe qui donnait au récit une portée quasi‑documentaire.
Produit par Luc Besson, Thomas Vinterberg (les excellents Festen, Submarino) succombe donc aux sirènes du film catastrophe lourd et manichéen avec d'un côté la réussite technologique occidentale, de l’autre, un empire russe vieillissant fonçant tout droit en enfer. Au‑delà de la qualité indéniable des décors et des effets spéciaux, le film enchaîne les scènes convenues et mélo à outrance (les réactions de familles des marins restés à terre), ne laissant que peu de place aux comédiens qui incarnent les pauvres hères pour exister dans leur habitacle de fortune.
Sur un thème proche, on reverra plutôt À la poursuite d'Octobre Rouge de John McTiernan (1990), tout récemment sorti en 4K Ultra HD.