Kompromat
Expatrié à Irkoutsk en Sibérie orientale, Mathieu Roussel, directeur de l'Alliance française, est arrêté sans explications sous les yeux de sa fille et aussitôt jeté en prison. Une situation d'autant plus infernale qu'on l'accuse de faits extrêmement graves : violences envers sa femme et pédophilie. Sa survie même est en jeu. Très vite, les contours d’un « kompromat » se dessinent, autrement dit de faux documents compromettants utilisés par les services secrets russes afin de nuire à une cible. De rares personnes vont lui permettre de s'enfuir, à ses risques et périls.
Anxiogène et musclé
Romancé et très librement inspiré de la véritable histoire de l'ancien directeur de l’Alliance française d'Irkoutsk (Yoann Barberau, interné à tort dans un hôpital psychiatrique et assigné à résidence plusieurs années en Russie), le film de Jérôme Salle est plus anxiogène que jamais pour les raisons ukrainiennes que l'on sait. Musclé, sans temps mort (la réalisation ample de Jérôme Salle, très ancrée dans ses paysages, est encore une fois à saluer), épique, superbement interprété par Gilles Lellouche et Joanna Kulig (il faut le souligner), Kompromat sonne comme un énième rappel de la violence de certains régimes autoritaires, qui s'abat ici sur un simple quidam, coupable d'on ne sait quels crimes.