Knight Rider, le retour de K-2000
Il était une fois en 1982, un certain Michael Knight, héros des temps modernes, qui défendait la veuve et l’orphelin dans une série appelée K-2000. Sous le brushing improbable, le blouson de cuir et le pantalon trop serré, se cachait le valeureux et solitaire David Hasselhoff. Hé oui, avant de courir à moitié à poil après Pamela Anderson sur les plages d’Alerte à Malibu, le Monsieur tentait de chevaucher une autre monture…
Il s’agissait d’une voiture de sport appelée Kitt dont la particularité, au‑delà de son esthétique, était de communiquer avec son chauffeur, de sauter très haut, d’aller très vite et d’analyser à peu prêt tout et n’importe quoi (une sorte de Steve Austin, la carrosserie en plus). À cette époque, K-2000 séchait sur place ses concurrents cathodiques, de Supercopter à Tonnerre mécanique.
En 2008, le producteur Gary Scott Thompson (Las Vegas), le réalisateur producteur Doug Liman (Mr and Mrs Smith, Jason Bourne) et le scénariste David Andron décident de dépoussiérer la série et de lui offrir une carrosserie toute neuve. Le problème, c’est que les justiciers d'aujourd'hui s’appellent Dexter, Grissom, Jack Bauer ou Peter Petrelli (Heroes), et qu'ils n’ont pas besoin de voiture pour faire le Bien. Pire, le cinéma s’est brillamment emparé du concept. Difficile de faire mieux dans le domaine automobile que Transformers ou Fast & Furious.
Si la série possède encore un énorme pouvoir nostalgique, ses auteurs n’ont malheureusement pas cherché à la renouveler, bien au contraire. Ils ont carrément inventé un point de départ invraisemblable et d’une rare bêtise où l’on découvre le fils caché de Michael Knight (David Hasselhoff himself bouffi par les années et l’alcool), qui va reprendre le combat de papa. Pour l'incarner, les producteurs ont fait appel à Juesting Bruening, un beau gosse pire comédien que David Hasselhoff. Un comble. Il débute et il est mannequin, d’accord, mais là, le résultat est fantastique. L’œil torve ou vide selon les scènes, il est évident qu'il ne comprend pas la moitié de ce qu’il raconte. D'ailleurs, on ne vous parle même pas des dialogues. Quant à Val Kilmer qui assure la voix de Kitt, il a sans doute pris exemple sur Michel Serrault en pleine répétition de La cage aux folles.
Certes, un effort a été fait sur les effets spéciaux (remarquez, on préférait presque les envolées de Kitt au bon vieux temps sur une rampe pourrie que les accessoiristes avaient bien du mal à dissimuler…), mais ça ne fait pas tout. Ce serait trop facile. Bref, vous l’aurez compris, Knight Rider, le retour de K‑2000 est raté, mais néanmoins assez drôle dans son genre (lequel déjà ?). À vous de voir s’il faut en rire ou en pleurer…