par Paco Altura
02 novembre 2018 - 11h25

Kincsem

année
2017
Réalisateur
InterprètesErvin Nagy, Andrea Petrik, Tibor Gaspar, Jozsef Gyabronka
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Enfant, Erno Blaskovitch a assisté impuissant à la mort de son père aristocrate, tué par son meilleur ami lors des représailles des Habsbourg après l’échec de la révolution hongroise de 1848. Devenu adulte, désormais sans terre ni argent, buveur et coureur de jupons impénitent, Blaskovitch s’est fait une réputation d’éternel perdant. Il brûle pourtant de se venger. C’est par le biais improbable d’un cheval de course du nom de Kincsem qu’il va trouver réparation.


Cette importante production, la plus chère jamais produite en Hongrie, met clairement les petits plats dans les grands pour séduire le spectateur : costumes d’époque superbement reconstitués, photographie forte en couleur évoquant le lointain souvenir du Technicolor… Mais la mise en scène, bien qu’efficace, particulièrement lors des scènes de courses hippiques, ne parvient pas à dissimuler un défaut majeur : l’acteur Ervin Nagy (Erno Blaskovitch).


L’interprète du héros, bien qu’impressionnant physiquement, a en effet des options de jeu beaucoup trop limitées pour bien servir son personnage. Sur le papier, Blaskovitch est pourtant intéressant. Les vengeurs sont souvent dépeints au cinéma comme des forces minérales que rien n’arrête. Tel n’est pas le cas : Blaskovitch est avant tout un noceur, un coureur inconséquent qui court résolument à sa perte. La vengeance constitue ici l’unique épine dorsale d’un anti‑héros fort peu sympathique. Hélas, Ervin Nagy ‑guère servi par des dialogues rudimentaires il est vrai‑ ne témoigne jamais de la subtilité qui aurait fait tant de bien à son héros.


Ce gros souci de casting est aussi renforcé par d’autres défauts. Formellement, dans son envie de reconstituer un XIXe siècle flamboyant, le réalisateur recourt beaucoup trop fréquemment à des décors virtuels, peu crédibles faute de moyens. Scénaristiquement, la plupart des personnages sont par ailleurs dessinés de manière stéréotypée, à l’exception sans doute de Klara (Andrea Petrik), fille de l’ennemi juré de Blaskovitch et objet de désir de ce dernier. On peut enfin déplorer plusieurs scènes de violence totalement gratuites envers des animaux qui risquent de faire bondir les amoureux des bêtes.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
10/10/2018
image
BD-50, 122', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Aucun
7
10
image

Si l'on admet le postulat hyper‑coloré, sorte de Technicolor sous amphétamines, les images ont plutôt belle allure. Le technicien a clairement dû bosser dur sur la palette graphique, elles profitent d'une définition très acceptable mais manquant néanmoins de détail, notamment sur les paysages un peu compliqués (forêt). La bonne tenue générale de l'image est hélas sans pitié avec les décors numériques du film, clairement pas au niveau techniquement.

5
10
son

Aucune VOST, juste des pistes en français. Pourquoi pas mais le Dolby Digital 5.1 ne brille pas par sa puissance, encore moins par sa spatialisation. On apprécie néanmoins un regain de puissance lors des scènes de courses hippiques.

0
10
bonus
- Aucun

Il y avait pourtant matière à intéresser les fondus de courses hippiques avec nombre de spécialistes français à rencontrer…

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