Kin : le commencement
Detroit. Son univers industriel grisou, son chômage grandissant, ses bâtiments abandonnés, sa population exsangue. C'est là que vit le jeune Eli (Myles Truitt), passé maître dans la récupération de la ferraille. Son père adoptif (Dennis Quaid), veuf, fait ce qu'il peut pour lui donner une chance de s'en sortir. Alors que le retour du grand frère fraîchement sorti de prison déstabilise le frêle équilibre familial, Eli tombe lors d'une de ses virées sur une arme non répertoriée d'une puissance absolument phénoménale. Bientôt, des créatures masquées se lancent à la poursuite d'Eli et son grand frère en même temps qu'une bande de truands patentés emmenés par le déjanté James Franco.
Pour leur premier film, Josh et Jonathan Baker ont tiré le gros lot : le premier épisode d'une saga de science‑fiction coproduite par Shawn Levy, l'homme derrière la série de Netflix Stranger Things. Trente millions de dollars de budget pour un road‑movie visuellement impeccable dont l'ambiance rappelle davantage les polars noirs pour adultes que les blockbusters adolescents et leur décorum surchargé (Hunger Games, Divergente, Le labyrinthe…). Sauf qu'en l'état et comme son nom l'indique, ce Kin : le commencement laisse sur sa faim, ne faisant qu'esquisser le surnaturel induit par l'irruption de cette arme alien inconnue. Moins référentiel qu'il n'en a l'air avec ses clins d'œil à Terminator, Kin reste un divertissement de qualité, bien ramassé et bardé de personnages correctement campés. Un film qui se savourera, ou pas, à l'aune de ses suites.