Killing Bono
Dublin, 1976. Les frères McCormick (Ben Barnes dans la peau de Neil et Robert Sheehan dans celle d'Ivan) comptent bien devenir les plus grandes stars de rock de tous les temps. Seul hic, un certain Paul David Hewson, le futur Bono de U2, fréquente la même école, la même classe et a une passion similaire pour la musique. Mais celle‑ci, à défaut de les associer, va finir par les éloigner.
Et pourtant, Ivan aurait pu en être, et chaque embûche rencontrée sur son itinéraire de rockeur semble provenir de ce loupé originel. Ainsi, l’existence du binôme fraternel est mainte fois mise à l’épreuve et son succès plus que relatif, souvent contrarié, voire pulvérisé par la fulgurante ascension du groupe U2. Mais Neil McCormick n’a pas dit son dernier mot, quitte à arpenter les tripots les plus glauques, tenter un exil londonien, soudoyer un parrain grotesque peu recommandable ou, dans un dernier élan de désespoir, solliciter l’aide de Bono, son ennemi juré.
Une bande originale pop à tomber, laquelle accompagne les inséparables frangins dans leur périple juvénile, parsemé de galères en tous genres. La fatalité est telle, chargée d’ironie et d’actes manqués récurrents, qu’on arrive à peine à croire qu’il s’agit de fragments de vie, bien qu’édulcorés, d’un passé d’authentiques losers.
À la croisée de deux destins que tout opposera finalement, Bono excelle et détient le monde à ses pieds, Neil se démène et finit par se mettre son groupe à dos. Abordée sous un angle humoristique, la pilule de cette traversée tragicomique est un peu moins dure à avaler. À voir absolument.