Justin Bieber : Never Say Never
Il faut avouer que nous avons glissé ce disque dans le lecteur avec un petit sourire aux lèvres, croyant avoir trouvé là notre punching ball idéal en la personne de Justin Bieber, petit Canadien de 17 ans aujourd'hui, né à Stratford en Ontario, d'abord repéré dans la rue (sa maman le laissait chanter devant le théâtre de la ville quand il n'avait pas cours), puis sur le Net par Scooter Braun, devenu lui aussi par extension l'idole des fans. Un drôle de monde d'ailleurs, où tous les amis et l'entourage de Justin sont vénérés comme des dieux hindous, et où une jeune demoiselle de 13 ans à peine avoue « penser à Justin Bieber environ 99% de son temps ». No comment.
Mais l'homme aux manettes de ce documentaire plutôt bien fichu s'appelle Jon M. Chu. Le Monsieur n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'il avait déjà réussi à dynamiser les bluettes insipides de la saga Sexy Dance à grands renforts de battles de danse, de chorégraphies enlevées et de basses lourdes martelant le dancefloor. Jon Chu reprend ici la même recette et saupoudre le tout de petites touches rap permettant en quelque sorte de « debisounouriser » notre petit Justin (au fait, saviez‑vous que sa couleur préférée était le violet ? Oui, sans doute, sommes‑nous bêtes). Usher son mentor, Jaden Smith (le fils de…), Boys II Men, Sean Kingston, Ludacris, le grand L.A. Reid… ça en fait des chaînes en or !
On assiste ainsi à un pot‑pourri de séquences (dont 40 minutes inédites) mêlant images backstage, répétitions, chansons live, retour aux sources entre potes d'enfance, films familiaux assez touchants et témoignages de proches. Le tout n'est pas trop pénible à suivre pour le non‑initié (les chansons quand même, quelle soupe), et on a même plutôt tendance à le trouver moins tête à claques que prévu. D'où notre idée de départ : tout cela est assez bien fait. C'était le but.
Une dernière chose. Justin Bieber est Canadien. Son approche de « l'autre » est assez différente de ce que l'on peut généralement voir aux États-Unis. Décomplexé, tactile et direct, mais hésitant encore entre le monde de l'enfance et la vie d'adulte, il semble nager comme un poisson dans l'eau dans ce drôle d'univers. Pas un mot sur ses choix artistiques, ce sera pour plus tard. Tout comme une autre question abordée à la dérobée par son agent Scooter Braun : celle des premières amours, qui pourraient un jour venir ébranler le destin de Justin. En attendant, il y a un an, Justin Bieber se trouvait sur la scène du Madison Square Garden de New York. Comme les grands.
