Joseph Andrews
Angleterre, XVIIIe siècle. Joseph Andrews (Peter Firth), abandonné dès sa plus tendre enfance, est recueilli par Lady Booby (Ann-Margret). Il occupe alors la fonction de valet auprès de la sulfureuse aristocrate.
Aussitôt que l’époux de cette dernière ait disparu, Lady Booby jette son dévolu sur Joseph qui n’a, de son côté, d’yeux que pour une belle et innocente servante, Fanny. Blessée dans son ego par tant de résistance, Lady Booby décide de congédier son valet. Le voilà parti sur les chemins de la campagne anglaise, à la merci de brigands et de malfaiteurs en tous genres. Joseph Andrews est alors projeté dans des situations rocambolesques, à la recherche de son grand amour et sur le point de découvrir l’incroyable vérité à propos de son passé.
Une comédie réussie et une façon pertinente de parodier l’aristocratie de l’époque, où même les accessoires typiques de la période servent au dessein caricatural du film : parade de mouches plaquées sur des visages un brin trop poudrés, perruques de toutes les sortes et costumes bouffants aux couleurs criardes.
Notons enfin une superbe séquence où l’hypocrisie des nobles est à son comble : attachée à un crucifix, Fanny est victime des intentions blasphématoires d’un sinistre récupérateur de cadavres. En travestissant les codes religieux (les courtisanes déguisées en nonnes, le crucifix utilisé pour des rituels sataniques), Tony Richardson peint d’ironie les fausses valeurs chrétiennes d’une époque où les classes dominantes étaient loin d’être irréprochables.