par Nicolas Bellet
25 février 2025 - 10h00

Joker : folie à deux

année
2025
Réalisateur
InterprètesLady Gaga, Joaquin Phoenix, Brendan Gleeson, Catherine Keener
éditeur
genre
sortie
12/02/2025
notes
critique
2
10
A

Après les crimes qu’il a commis dans le premier film (Joker), Arthur Fleck est désormais interné à Arkham, l'hôpital psychiatrique de Gotham City, en attente de son procès. Il y fait la connaissance de Lee Quinzel, fascinée par lui.

 

Ratage à trois
On avait adoré Joker en 2019, porté par l’interprétation magistrale de Joaquin Phoenix et la sublime réalisation de Todd Phillips. Pourtant, malgré le retour de ce duo gagnant, accompagné cette fois de Lady Gaga, Joker : folie à deux nous laisse de marbre. Pire encore, il nous ennuie à mourir.

 

Sur le papier, tout semblait prometteur : voir la chanteuse incarner Harley Quinn, assister à son coup de foudre pour le Joker, et plonger dans les couloirs glauques de l’asile d’Arkham… De quoi faire saliver n’importe quel fan de DC Comics, et bien au‑delà. Mais au final, on se retrouve avec un film lent, confus et terriblement autocentré, où il ne se passe pas grand‑chose. Une vaine tentative d’exploration de la psyché d’un psychopathe, qui échoue à tous les niveaux.

 

Si Todd Phillips a eu la bonne idée de ne pas proposer un simple prolongement du premier opus (Lion d’or à Venise, Oscar pour Joaquin Phoenix), la comparaison reste inévitable et fatale, ne parvenant jamais vraiment à s'en détacher.

 

Chanter, c’est lancer des balles
Il faut le préciser, Joker : folie à deux est avant tout une comédie musicale décalée (Lady Gaga oblige), hésitant sans cesse entre film de procès et comédie noire. Sur le principe, pourquoi pas. Une fois l’effet de surprise passé, le concept fonctionne même plutôt bien, du moins au début. Les morceaux musicaux sont plaisants et certains décalages apportent un charme indéniable. Mais sur la durée, l’ensemble s’essouffle et devient lassant. On aurait aimé un peu d’action, au moins du suspense. Raté.

 

Rêver réalité 

Quant au scénario qui abuse des oppositions entre rêve et réalité, il plonge le spectateur dans une confusion constante. Heureusement, Todd Phillips sait tenir une caméra. Le film regorge de plans sublimes comme celui des parapluies au début, ou les chorégraphies des chansons, mais c’est bien trop peu pour éviter un film inutile. D’autant plus que Joaquin Phoenix et Lady Gaga, en mode cabotinage total, passent à côté de la tentative de déconstruction du Joker par le réalisateur.

 

Et ce n’est pas la fin, faussement irrévérencieuse, qui viendra arranger les choses… Bref, une tentative bien vaine de la part de Todd Phillips. Le personnage était plus grand que lui.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
4k
cover
- 12 ans
Prix : 34,99 €
disponibilité
12/02/2025
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 138', couleurs
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Atmos
Espagnol Dolby TrueHD 7.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
Polonais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, espagnol, japonais, tchèque, néerlandais, chinois, coréen, polonais, slovène
8
10
image

Au‑delà de son esthétique évidente, de ses partis pris techniques (grande variété d'objectifs) et graphiques (l'apparition de la couleur lors des parties rêvées dans un univers majoritairement très monochrome), d'une captation pensée pour l'Imax avec des changements de ratios, la résolution 4K associée au HDR Dolby Vision se voit et se ressent à chaque instant. Les couleurs sont pleines et denses, très typées ancien Hollywood, les noirs se montrent profonds et les contrastes saisissants, permettant de révéler les moindres détails, même dans les scènes les plus sombres.

 

La fidélité des couleurs, leur richesse, dans le respect le plus fidèle de la vision de Todd Phillips et son DOP et complice Lawrence Sher, façonnent une atmosphère sombre et intense à la fois. Les gros plans font penser à des peintures étranges pour un effet théâtral décuplé sur les phases chantées. Bref, du travail et une vision, on peut au moins leur reconnaître cela.

8
10
son

Musical oblige, le son est immersif, les canaux surround très développés, d'autant plus en VO Dolby Atmos avec de belles démonstrations hauteur. Parties chantées, dialogues, effets sonores et bande originale de l'Islandais Hildur Guðnadóttir parviennent à créer un tout très efficace auquel on adhérera à fond, ou pas du tout. 

 

Bien sûr, toutes les chansons ayant été chantées et jouées live sur le tournage, il en résulte une authenticité indéniable et une présence qui auraient pu tout emporter dans leur sillage. On apprécie également la dynamique, le caractère enveloppant du sound design, avec une mention spéciale pour l'ouverture très réussie en animation de Sylvain Chomet (Les triplettes de Belleville). Les basses ne sont pas absentes, bien au contraire. Chaque lieu bien identifié avec son propre espace sonore. Quel dommage que la sauce ne prenne pas mieux.

 

 

7
10
bonus
- Tout doit disparaître : documentaire en quatre parties (44')
- Le rôle de la musique (8')
- Des décors en détails (7')
- Couleurs en folie (6')
- En direct avec le Joker (5')

On a évidemment particulièrement apprécié le module consacré au réalisateur français Sylvain Chomet, spécialiste de l'animation à l'ancienne et à la main. Pour la séquence d'ouverture pleine d'humour dans la droite ligne des Looney Tunes, c'est l'effet celluloïd avec les calques visibles qui a été recherché pour un effet vintage très assumé. Un univers que l'on aurait presque aimé retrouver plus loin dans le film. On apprend mille et un autres détails au sein de ces bonus, par exemple que le numéro de cellule du Joker et celui du comic book dans lequel il apparaît pour la toute première fois. On en saura aussi plus sur la mise en œuvre de la prise directe des chansons et de la musique sur le tournage, tout cela vu depuis les coulisses. Parfait.

en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !