Johnny Mad Dog
Adapté d’un roman de l’écrivain congolais Emmanuel Dongala et produit par Mathieu Kassovitz, Johnny Mad Dog est le premier long métrage de Jean-Stéphane Sauvaire.
Autant le dire tout de suite, le film en rebutera plus d’un. En premier lieu par la sécheresse de son récit, qui se contente de suivre une bande d’enfants soldats du Liberia qui ne font rien d’autre que hurler et tirer. Ensuite par le refus total de s’ouvrir à la psychologie de ces gamins surarmés dont Sauvaire ne filme que les actes barbares. Enfin, par une mise en scène qui colle en gros plan à ses personnages, procurant le sentiment claustrophobe d’être embarqué au cœur d’une expérience nauséeuse.
L’intérêt majeur de ce film esthétiquement irréprochable, mais qui aurait sans doute fait un meilleur documentaire tant Sauvaire n’a au fond rien à raconter, ni aucune vision du monde à proposer, réside bien sûr dans le casting de cette quinzaine d’anciens enfants soldats, à la fois effrayants et fascinants, gueulards et jamais touchants (c’est l’un des échecs du projet : aucun contrechamp à la violence et à la bêtise de ces gamins), sauf dans le making of du film.