Jeu trouble
David et Claire vivent un amour sans autre nuage que le refus de Claire d’évoquer son passé. Un matin, Claire disparaît. David la recherche partout, contacte toutes ses connaissances, signale la disparition à la police, en vain. Un an après, David désespère mais un incident avec un ami de la disparue va le remettre sur la piste de Claire.
Il faut découvrir ce film étrange et élégant que l’on pourrait qualifier, faute de mieux, de thriller romantique. Aaron Paul (David), qui n’avait pas fait que de très bons choix de carrière après Breaking Bad, retrouve enfin ici un beau rôle à sa mesure : émouvant, crédible, fragile et déterminé, le comédien excelle. David est au centre du récit, mais il faut remarquer la qualité remarquable de l’ensemble du casting qui sert avec conviction un scénario solide et plausible.
C’est d’ailleurs le scénariste lui‑même, Zack Whedon, qui met en image son récit. Il s’agit d’un premier film, l’œuvre n’est donc pas exempte de critiques, notamment dans la gestion des flash‑back. Mais Zach Whedon réussit l’essentiel : une mise en scène raffinée et atypique qui sert à la fois ses personnages et l’action.
Côté ambiance, les tons lumineux parviennent à immerger le spectateur aussi bien dans le puissant amour qui lie David à Claire (Annabelle Wallis) ainsi que dans le désespoir corrosif qui dévore le héros après la disparition de sa belle. Zack Whedon a aussi une efficacité redoutable pour mettre en scène le surgissement inattendu de la violence, la bascule terrifiante quand une discussion courtoise se transforme, sur un mot, en promesse de mort ou de souffrances imminentes.
Difficile de plus détailler sans rien spoiler : Jeu trouble, un piteux titre français, est une expérience émotionnelle et cinématographique très singulière. Une petite pépite étrange que, oui, décidément, il faut découvrir.