Jardins de pierre
Virginie, 1969. Lors des funérailles de Jackie Willow (D.B. Sweeney), jeune soldat mort au Vietnam, le sergent Hazard (James Caan, magnifique) qui l’a formé se remémore son parcours nourri d’idéaux.
Huit ans après son flamboyant chef‑d’œuvre, Apocalypse Now, Francis Ford Coppola appréhende la guerre du Vietnam sous un angle plus intimiste. La séquence inaugurale qui s’ouvre sur le cimetière d’Arlington adopte ainsi le ton confidentiel d’un enterrement militaire. Dans cet espace dédié aux morts, les jardins de pierre s’étendent à perte de vue, un paysage sobre derrière lequel l’endurance et le patriotisme des soldats tombés au combat ne transparaissent plus qu’à travers les hommages de l’institution.
Vétéran de la guerre de Corée, Hazard rompt cette parade ritualisée en ravivant le souvenir particulier de celui qu’il considérait comme son fils. L’histoire personnelle de Willow soulève aussi bien des problématiques humaines (le doute, la fierté, la culpabilité, brutalement mises à l’épreuve de la grande Histoire) que le point de vue de la génération précédente, loin d’être convaincue par la nécessité de la guerre. Une chronique poignante et encore méconnue à découvrir d’urgence.