par Carole Lépinay
03 novembre 2021 - 12h23

Jardins de pierre

VO
Gardens of Stone
année
1987
Réalisateur
InterprètesJames Caan, Anjelica Huston, James Earl Jones, D.B. Sweeney, Dean Stockwell, Mary Stuart Masterson
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Virginie, 1969. Lors des funérailles de Jackie Willow (D.B. Sweeney), jeune soldat mort au Vietnam, le sergent Hazard (James Caan, magnifique) qui l’a formé se remémore son parcours nourri d’idéaux.


Huit ans après son flamboyant chef‑d’œuvre, Apocalypse Now, Francis Ford Coppola appréhende la guerre du Vietnam sous un angle plus intimiste. La séquence inaugurale qui s’ouvre sur le cimetière d’Arlington adopte ainsi le ton confidentiel d’un enterrement militaire. Dans cet espace dédié aux morts, les jardins de pierre s’étendent à perte de vue, un paysage sobre derrière lequel l’endurance et le patriotisme des soldats tombés au combat ne transparaissent plus qu’à travers les hommages de l’institution.

 

Vétéran de la guerre de Corée, Hazard rompt cette parade ritualisée en ravivant le souvenir particulier de celui qu’il considérait comme son fils. L’histoire personnelle de Willow soulève aussi bien des problématiques humaines (le doute, la fierté, la culpabilité, brutalement mises à l’épreuve de la grande Histoire) que le point de vue de la génération précédente, loin d’être convaincue par la nécessité de la guerre. Une chronique poignante et encore méconnue à découvrir d’urgence.

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Gardens of Stone
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
17/02/2021
image
BD-50, 111', zone B
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 1.0
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français
7
10
image

Impossible de ne pas apprécier l'esthétique de Coppola, sa lumière, la beauté de son cadre et ses couleurs restreintes mais présentes, malgré des défauts de master (point blancs) évidents et le léger grain argentique permanent. Certes, des passages sont moins efficients que d'autres, voire parfois flous, et un voile blanc nappe parfois les scènes d'intérieur, mais d'une manière générale, le film est aujourd'hui encore très beau à regarder. Les scènes extérieures sont toujours bien contrastées, l'ambiance intime très efficace, la lumière douce et les couleurs encore fraîches. 

7
10
son

On oublie tout de suite la VF 1.0, d'une platitude extrême, au profit de la VO 2.0 pourvue d'une grosse dynamique (ça s'entend particulièrement sur les funestes coups de canon). Plus pêchue, plus ample, c'est même le jour et la nuit. C'est dit.

7
10
bonus
- Fantômes de guerre (20')
- Bande-annonce originale

Jean‑Baptiste Thoret, réalisateur, historien du cinéma et directeur de la collection Make My Day! chez Studiocanal, propose une analyse passionnante du film. Jalonné de références cinématographiques précises (de Permission jusqu'à l'aube de Ford (1955) à Cote 465 d'Anthony Mann réalisé en 1957), le module met l'accent sur le classicisme de cette œuvre méconnue de Coppola.

 

Dans la lignée de John Ford, Jardins de pierre, que Thoret qualifie de film en chambre, « s'intéresse à ce qui précède et à ce qui découle de la guerre ». Le parti pris du cinéaste étant de se placer du point de vue de ceux qui n'y sont pas, sans pour autant être à l'abri de ses terribles répercussions. 

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